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Écrits de Marc Hodges
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29 août 2007

Histoire de la bonne (4)

«Mais laisse-moi, crédieu, faut pas profiter que je me remets un moment pour t’incruster à moi comme la misère sur le pauvre monde. Arrête, je te dis, je veux pas que tu me touches ! Non ! Laisse-moi… laisse-moi je te dis… si ton père nous voyait, bon dieu, qu’est-ce qu’on prendrait ! T’es une sacrée pute tout de même… Ça a des seins comme des prunes et ça se caline déjà à vous comme une femelle… Bon dieu, tu sais y faire toi, sais pas où t’as appris, mais t’as appris pour sûr…»

C’est le Jean des Paillades, un beau gars bien bâti, carré comme un percheron, bars durs à la fourche… Faut pas lui en promettre au gars, la tâche, ça le connaît depuis tout jeunot qu’il se collète à la terre et qu’il l’ouvre comme une femelle trop ronde. C’est un homme; un vrai, qui pousse à la vie comme à la charrue, des sillons droits sans une faiblesse, franc comme de l’or; un gars sur qui on peut compter pour mener une ferme. L’homme de peine des Mercier, à Bragnac, une bonne terre pas trop ingrate, surtout dans le bas, vers la rivière. Toutes les fille les veulent, le Jean, un beau parti… pas qu’il soit riche mais sobre, honnête, sûr. On peut le prendre sans marchander, sans crainte de tromperies :il a poussé tout droit jusque là, c’est pas maintenant qu’il va se tordre…

Maintenant, ça bouge dans l’herbe, faut voir… ils ne s’ennuient pas tous les deux, le cul à cuire comme des miches; un vrai festin. Pour être parti, c’est parti… et comment…

Et derrière les aubépines, le jeune Benoît prend une leçon (leçon de choses dit M. Mercier, le maître, lorsqu’il les conduit dans les bois…). Le spectacle n’est pas désagréable: il lui tarde qu’ils aient fini pour tirer profit de sa découverte. On va bien rire cet été dans les granges.

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