Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Écrits de Marc Hodges
Écrits de Marc Hodges
Visiteurs
Depuis la création 98 784
Archives
9 novembre 2005

Le cadre de la fiction

Il est dix neuf heures trente, la salle illuminée où se déroule la réception apparaît au militaire chargé de patrouiller toute la soirée dans le parc comme un ensemble de ces étranges objets de collection scientifique constituée de boîtes vitrées où sont conservés des éléments des échantillons géologiques, des fragments de flore ou des échantillons de faune de pays exotiques destinées à attester de la vérité des observations faites à leur sujet, sa curiosité est celle du botaniste amateur confronté à des objets qu’il connaît mal ou peu mais qu’il est enchanté de découvrir et avec lequel il se raconte des histoires.

Sur le mur du fond, opposé à celui des fenêtres qui donnent sur le jardin — ou le parc — est une toile rectangulaire accrochée parmi de nombreuses autres occupant l’espace laissé libre par les ouvertures des portes-fenêtres qui donnent sur le crépuscule du jardin. Au premier plan, une femme, cheveux longs blonds, complètement dénudée, est allongée sur le sol, à plat ventre, bras étirés vers l'avant. Penché tendrement sur elle, un chevalier fouille son corps de son épée pendant que, par une ouverture pratiquée sur un de ses côtés, ses chiens dévorent le cœur et les entrailles du cadavre. Le bosquet, où se déroule la scène, est pacifique: des biches boivent à une fontaine, quelques oiseaux volètent dans les stries lumineuses de ce qui pourrait être une clairière, la mer qui forme le fond est exquise où des mouettes éparses flottent comme des corolles blanches de nymphéas, le cheval blanc du chevalier attend paisiblement que tout se termine. Le ciel immobile est d’un bleu sans tâches juste égayé par les nuances apaisantes de quelques minuscules nuages bleutés.

Un peu plus loin, une autre des peintures des murs est le portrait d'une jeune femme aux cheveux torsadés d'or qui semble à la fois très douce et très résignée. Plus loin encore, un jeune marquis dont le jabot de dentelle met en valeur la délicate pâleur du teint fait face à une épaisse douairière dont il semble attendre quelque chose comme un acquiescement, une approbation ou une autorisation.

Ailleurs, sur un ciel bleuté encombré des volutes grisées des nuages, un homme ailé, barbu, au sexe à peine recouvert d'un pan de tissu bleu flottant, emporte dans les airs une autre jeune femme également blonde et nue aux bras largement écartés. A côté d'eux, un angelot potelé et nu, sexe insignifiant, tient dans la main droite une serpe; dans sa gauche un cercle de métal à travers lequel il pourrait être en train d’examiner l'espace.

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité