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Écrits de Marc Hodges
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8 novembre 2005

Les recherches de Rachel

Rachel relut d'abord les auteurs dont elle se voulait le plus proche. Cendrars, Balzac, Flaubert, Lautréamont, Maupassant, Gautier, Queneau, Zola... furent explorés tour à tour sans livrer d'indices incontestables. Parfois cependant, un fragment de texte lui offrait une piste. Ainsi de sa description du palais de Françoise: «c'était un triste jour d'automne; les feuilles tombaient. Les trois hautes fenêtres, allant du parquet au plafond, larges comme des baies furent ouvertes à deux battants. Sur les tables légères, aux pieds dorés, des bibelots de toutes sortes, inutiles, jolis et coûteux, traînaient dans un désordre cherché. Au milieu du mur principal, encadré de deux hauts miroirs précieux, le portrait souriant de la jeune femme semblait habiter, animer l'appartement. Il lui sembla soudain qu'une mouche ronflait à ses oreilles et les emplissait du bourdonnement confus des jours finis. Alors, marchant avec précaution, il fit le tour de la demeure...» dont, dans une nouvelle de Maupassant elle trouva cette trace: «c'était un triste jour d'automne, les feuilles tombaient» comme elle retrouva dans Zola «elle le vit qui traversait la rue» phrases qui, bien que n'étant pas vraiment caractéristiques, la confirmèrent dans l'utilité de ses recherches. Rachel savait ce travail colossal. Élargissant le champ de sa lecture aux autres ouvrages de sa bibliothèque, elle y consacra tout son temps. «Alors il fit le tour de la demeure en marchant avec précaution, comme s'il eût couru quelque danger», découverte dans «Miss Hariett» de Guy de Maupassant, et surtout, moins attendue, la phrase: «Vous êtes fort jolie et la pureté de votre caractère, se réfléchissant dans vos traits, vous donne une certaine grâce naïve que l'on n'est point accoutumée à rencontrer à Paris, surtout chez les dames banquières» trouvée dans «Féder, ou le mari d'argent» de Stendhal, enfin « toute cette partie, peu fréquentée des voyageurs, était habitée par une population fanatique, endurcie par les pratiques les plus terribles de la religion hindoue», ainsi que «on apercevait facilement les figures ébahies d'une race assez belle, au teint jaune brun» relevées dans «Les tribulations d'un chinois en Chine» de Jules Verne, la confirmèrent qu'elle était sur la bonne voie. N'étant pas vraiment sûre des faits, Rachel ne pouvait être sûre de ses mots. Elle décida de confier ses interrogations à ses meilleurs amis.

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