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Écrits de Marc Hodges
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18 septembre 2015

le soleil brûle encore

Mais d’après lui ce n'était qu'un prétexte ; la véritable raison, cachée en dessous, pourrait bien être qu'on ne veut pas que les gens restent assis comme ça, à ne rien faire, à se balancer, à discuter ; ce n'est pas la bonne façon de se fréquenter ; le revêtement de plastique ignifugé se fendit et la maison se met à frémir sous l'effet des flammes... Toujours le risque qu'on ne tombe dessus. Regarde l'univers. La pièce est vide, en vérité... Tu pourrais bien penser à moi de temps en temps ; le regard de Marc Argencourt se fixa aussitôt sur les doigts de Rachel et ses yeux se dilatèrent légèrement... Mais Rachel n'a pas bougé. Notre seul désir est de préserver le savoir dont, selon nous, nous aurons besoin. Je ne dir je n'en ai pas rien... Auteurs pleins de pensées mauvaises, bloquez vos machines à écrire. Mais souvenez-vous que Gilberte Norpois fait partie des pires ennemis de la vérité et de la liberté : le troupeau compact et immuable de la majorité... Pour un peu, je me mettrais à lire des bouquins ; un soupçon d'abricots et de fraises fraîchement cueillis flottait dans l'air ; Rachel regarde autour de lui et se rendit compte que c'est, absolument impossible à une époque aussi avancée de l'année.

Le temps passe et s'arrête et passe et l'histoire s'arrête. Elle a peur de sa mort qu'elle sent sans cesse rôder. Charlus a une admiration totale pour Anouilh. Tout l'intéresse même s'il ne faut pas. Tout l'intéresse même s'il ne faut pas. Quelques bouffées de souvenirs l'assaillent brutalement ; Oriane a une admiration totale pour Scerbanenco. Oriane ne sait qu'en penser. Antoine Bréauté semble avoir à la fois vécu son existence dans l'attente insatisfaite de quelque chose. Quelle trace restera-t-il de leurs propositions ; l'homme à la moustache fine ne sait manifestement pas que faire ; Antoine Bréauté est inquiet, voudrait le cacher. Le réel n'a d'intérêt que dans l'exacte mesure où il se laisse oublier ; Sylvestre Saint-Loup revoit des scènes anciennes. La réalité n'a d'intérêt que dans l'exacte mesure où elle se laisse oublier. Tout l'intéresse même s'il ne faut pas ; elle est béate. Antoine Bréauté est vide de tout sentiment humain — Bréauté a beaucoup de mal à faire le vide dans sa mémoire, à dissocier passé et présent... Sylvestre Saint-Loup a un pressentiment déchirant du fourmillement incertain du réel... Il pense à Marc Argencourt ; le chaos, la colère qui emplissent la pièce lui sont comme une preuve de l'inutilité de l'action et de l'inanité de ce monde dans lequel ils sont contraints de vivre.

De nombreux enfants jouent sur un terrain situé entre la ville et la campagne ; des nuages traînaillent ; le soleil brûle encore — les nuages font de grands coups de pinceau — aucun journal n'a fait la moindre allusion à la mort d'Alexandre GUICHARD, comme si ça n'avait pas la moindre importance. Il n'a rien compris aux actes qui ont marqué sa réalité ; Marie pense que perdre son temps à imaginer le pire n’est pas une attitude très positive. Elle peut se répéter cent fois " je suis seule, je suis seule", cela tombe sur de la chair morte ; elle sait tout de son effroi de l'effroi... Elle traverse l'existence comme un film : " des hommes en treillis semblent indifférents à ce qui se passe devant d'eux"; ou " vingt militaires semblent hésiter sur la décision à prendre"; ou encore " des gardes armées encadrent une enfilade d'hommes et de femmes attachées au cou par une corde ". Son existence a pourtant été si belle, riche. Marie paraît avoir à la fois vécu son réel dans l'attente insatisfaite de quelque chose ; le chaos, l'exaspération qui emplissent la pièce lui sont comme une preuve de l'inutilité de l'action et de l'inanité de ce monde dans lequel ils sont contraints de vivre. Marie a la tête dans les nuages... Il ne comprend pas les raisons profondes de leur présence en ce lieu, se dit que la vie est pleine de hasards incompréhensibles... Leurs idées sont à la fois contradictoires et complémentaires. Il refuse de subir toutes les humiliations absolues de la vie. Elle regarde le passé comme une suite d'expressions incertaines ou disparates revenant perpétuellement. Attend que l'heure s'ajoute à l'heure, (attend) ; attend les montées de la sève... Plusieurs immeubles supportent de larges enseignes : " ", " ", " " ; une bande bruyante d'adolescents. L'incohérence, la rage qui emplissent la pièce lui sont comme une preuve de l'inutilité de l'action et de l'inanité de cet espace dans lequel ils sont contraints de vivre …

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