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Écrits de Marc Hodges
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26 février 2013

d'étranges accidents

Bref passage à Montpellier aujourd’hui entre l’avion et la route… Je dois consommer la moitié de ma vie sur le rail, en l’air ou sur les routes. J’ai aimé cette ville dans mon enfance, c’était la capitale de mes grands-parents maternels, elle avait un côté paisible et chaleureux qui s’est affadi dans ses constructions grandiloquentes du quartier Antigone, je suis allé déjeuner dans un petit restaurant de la rue de l’Ancien courrier qui me rappelait quelques soirées de jeunesse. J’ai loué une voiture : demain je monte pour trois jours en Lozère où j’ai rendez-vous avec divers notables. J’espère concilier le travail et l’agrément. Mais c’est d’agrément dont j’ai en ce moment besoin, bien plus que de travail: «Que j’aimerai les lieux où l’on ne vous connaît pas, où l’on est assez heureux pour ne pas vous connaître» se plaît à imaginer Madame de Sénanges dans une de ses lettres au Chevalier de Versenai… Comme elle, je peux toujours rêver…
Stanislas ne se trompait pas vraiment dans ses craintes, l’année d’après il était la cible d’une agression violente: alors que, dans la nuit, il revenait, avec Zita, d’une visite rendue à Bourron-Marlotte à un émigré roumain à qui ils devaient transmettre des nouvelles de sa famille, traversant la forêt de Fontainebleau par la route ronde, un 4/4, tapi dans un chemin de forêt, avait délibérément foncé sur leur véhicule les projetant violemment en contrebas de la route. Le choc fut très violent; par miracle, le véhicule agresseur avait démarré un dixième de seconde trop tard et, au lieu de taper dans la portière du chauffeur, ce qui l’aurait certainement tué, l’avait heurté plutôt par l’arrière. Les arbres, jeunes à cet endroit, une pente couverte de fétuques, une mare providentielle au bas de la petite pente, amortirent le choc. Tous deux furent blessés mais sans réelle gravité: Zita s’en tira avec deux côtes cassées, quand à Stanislas il dut, quelques temps, porter une minerve.
Sur le moment il ne me dit pas ce qui leur était arrivé, ce n’est que parce que Zita, un jour, devant moi, s’en plaignit que je compris qu’il ne s’agissait pas d’un simple accident mais lorsque j’essayai d’en parler à Stanislas, il parla d’autre chose… Je savais qu’avec lui il était inutile d’insister aussi je n’insistai pas. Ce n’est qu’à Berlin, il y a un peu plus d’un mois, qu’au milieu de son flot de paroles il me dit: «Tu te souviens de mes accidents de 1988 ? Ce n’étaient ni des hasards ni une série malencontreuse, mais les premiers signes pour me dire que pour survivre il me fallait songer à disparaître…»

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