Karine est chargée d'une enquête
Baker sourit :
— Ça
ne m’étonne pas du tout de vous. — C’est un compliment ou un reproche ? — Un
compliment, bien sûr ! Comment pouvez-vous imaginer autre chose,
j’apprécie beaucoup votre travail et votre dynamisme, vous savez !… Mais
j’ai aussi quelques idées… D’abord, il faut reprendre l’examen des indices.
L’évidence du crime nous a peut-être caché des éléments moins visibles.
Ensuite, il faut recommencer à examiner les communications téléphoniques de
Kharamidov, revoir tous ceux qu’il a pu rencontrer. — C’est ce que je pensais…
En fait on repart du début ! — Pas tout à fait, nous avons un crime de
plus sur le dos. Le suicide de Jonak paraît maintenant très improbable !
Que diriez-vous si je vous chargeais de superviser l’enquête ? — Michaelis
et Buchanan ne vont pas être très contents ! — Ce n’est pas vraiment mon
problème ! Avez-vous peur de leur déplaire ? — Pas vraiment, dit
Karine rayonnante, manifestement heureuse de se voir attribuer une
responsabilité nouvelle.
Bien qu’elle ne soit pas très belle, le
commissaire la trouve alors très séduisante :
— Que
diriez-vous si nous allions fêter cette “promotion” devant un verre ? On
pourrait examiner les éléments en notre possession de façon plus…
“décontractée”.
Karine n’a pas une seconde d’hésitation :
— D’accord,
quand ? — Ce soir si vous ne voulez pas vous ménager pour les fêtes. — Pas
du tout, je n’ai rien prévu… Au contraire, je sortirais avec plaisir ! — Bon,
alors on y va ? — D’accord. Une minute.
Karine quitte le bureau. Baker reste un instant
rêveur: décidément c’est une fille bien : intelligente, vive,
enjouée, tout pour plaire… elle n’a pas l’air de le trouver déplaisant… Il
secoue la tête, s’oblige à revenir à son travail: c’est pas tout,
maintenant, il faut rédiger un nouveau rapport, expliquer pourquoi ils ont
perdu quatre jours depuis la découverte du corps. La vie n’est pas qu’un tapis
de roses !