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Écrits de Marc Hodges
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9 juillet 2009

Un voyage à surprises

Nous sommes donc partis en voiture. pendant le court trajet  vers Beni Sadr, nous n'avons échangé que des banalités dans le respect des règles de la plus stricte courtoisie. C'était une jeune fille moderne, étudiante certainement comme il commençait à y en avoir plusieurs dans les familles bourgeoises de ce pays qui se développait à son rythme propre. Je lui ai demandé comment elle s'appelait : Aïssa… Rien de plus ordinaire. Elle était en effet étudiante en médecine. Elle me demanda ce que je faisais. Non sans une certaine fierté, je le lui dis mais au fond nous n'avions pas grand chose à nous dire et nous ne disions pas grand choser.

Arrivés à Beni Sadr, elle me guida dans les rues de ce grand ensemble abandonné par l'ancienne puissance coloniale, me dit de m'arrêter au pied d'un immeuble d'environ quinze étages: Est-ce que vous pouvez attendre un petit quart d'heure? Je vais voir si les amis chez qui je loge sont rentrés. Si je ne reviens pas, c'est qu'ils sont là… Elle rentre dans l'immeuble. J'écoute à la radio locale un concert de musique andalouse classique. Autour de moi, tout est vide, la nuit, le désert, je ne peux m'empêcher de penser que c'est le lieu idéal pour une agression et me reviennent en mémoire quelques histoires plus ou moins dramatiques que l'on se raconte entre expatriés. Je me demande ce que je ferai si c'est le cas: résister ou se laisser faire?

Il n'y a pas eu d'agression, ce n'était pas un piège. Elle revint : je me reprochais aussitôt de l'avoir soupçonnée un instant… Elle ouvrit la portière de la voiture, dit:

- Ils ne sont pas là, je ne sais pas où ils sont… Pouvez-vous me ramener en ville pour que je trouve un hôtel pour cette nuit ?

Il était près de cinq heures du matin.

- A cette heure ? Vous ne trouverez rien. Vous ne voulez pas plutôt venir chez moi ?
- Je ne sais pas…
- N'hésitez pas, je vis seul et j'ai trois chambres libres.

Elle n'hésita pas longtemps:

- D'accord…

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