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Écrits de Marc Hodges
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14 mai 2009

Quand Dieu apparaît

Zoomant au maximum, Bart parvient à distinguer un texte :

“Pourquoi ne pas envisager Dieu ?… Dieu seul doit dire en quoi l’esprit humain est l’esprit humain. Ne pas confondre le réel et le tout ou l'individu. Qu'est-ce que l'esprit humain ?… À quoi cela peut bien servir d’en discuter ? N’y a-t-il pas autre chose que l'esprit humain ? Il y a Dieu… Et la mort… Et l'esprit humain, donc… L'esprit humain. Quelle est l'utilité de ça, l'esprit humain ? L'esprit humain, ce n'est que ça !… Observation… Personne ne peut se réclamer de l'individu. Il y a la fin de la lutte et il n'y a pas encore l'individualité de l'esprit humain… Il faut attendre ça… Il faut attendre la mort… L'esprit humain n'a ni identité ni temps. Il y a des chants d'amour et l'esprit humain. Pourquoi l’ignorer ?… Pourquoi enfermer l'esprit humain ? L'esprit humain… il y a, bien sûr, Dieu. Comment pouvons-nous croire cela ? L'esprit humain examine une tache sur un vieux mur ou regarde l'intelligence des choses. Imaginons l'esprit humain !… Un hasard étranger… Le bonheur est Dieu. Le hasard semble innocent comme l'esprit humain. Une… Dieu maugrée. Dieu sauve. Seul l'esprit humain connaît l'insubordination. Comment exiger la foi ? Je parle de l'individu et d'autre part du résultat, de l'effroi et de l'achèvement de l'achèvement, de la fin de la fin, parce que je ne sais pas définir l'esprit humain… Pour ça, pour l'esprit humain… Nul ne sait rien de l'esprit humain. Rien n’est rien. Comment tourne tout ça, Dieu et l’esprit humain ? Pourquoi l'esprit humain ?… Rien n'est indifférent à Dieu. Comment se débat l'esprit humain ? Seul l'esprit humain aime la suprématie. Aucun abandon, même heureux, ne compte vraiment. L'esprit humain nous ignore. Je raconte l'esprit humain. Imaginons l'esprit humain !… Il y a… “

Texte et voix défilent en continu. Rien ne laisse présager une fin. Ça peut durer des heures… Apparemment, aucun moyen d’en sortir…

Bart déconnecte son ordinateur. Il a l’impression d’avoir été piégé. Il lui faut prendre sa revanche. Il se reconnecte, lance le programme de Pedro San.

L’écran devient blanc, étrangement lumineux, comme surexposé. Venus de très loin, une foule de souffles humains tous accordés sur un rythme rapide, saccadé, presque douloureux, se font entendre. La puissance des souffles monte lentement jusqu’à un certain paroxysme, puis décroît de même, avant de remonter à nouveau suivant un rythme très lent qui se superpose sans dissonances à la rapidité extrême du premier. Pendant ce temps, sur l’écran, dans une surbrillance qui blesse l’œil, apparaissent des taches d’ombre qui, grossissant, deviennent lentement des mots envahissant l’espace complet de l’écran tout en demeurant assez floues pour qu’il ne soit pas possible de les lire. Apparition, disparition des “mots” suivent un rythme différent des deux autres. À la fois en harmonie avec eux, et en léger décalage. Le tout forme un métarythme encore complexifié par une variation rapide de luminosité, comme un faceyement de voile ou un battement d’aile de papillon, inscrit dans une très lente et très douce pulsation d’intensité.

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