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Écrits de Marc Hodges
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21 avril 2009

Discussion stratégique

Lorsque tout le monde — fidèle épagneul breton compris — est entré, Sege ferme la porte à clef et, comme s’il voulait développer des photos, aveugle les fenêtres. Il explique : — Nous serons plus tranquilles pour travailler.

Armelle et Wilfrid échangent un regard étonné… — Vous allez comprendre dit Robert en regardant Serge… Voilà, la vie à Huelgoat ne peut plus continuer comme elle est, il faut essayer de faire prendre conscience aux habitants de l’absurdité des coutumes auxquelles ils se soumettent…

D’Eurymédon, gêne de ne pas trouver de siège, s’assied sur une étagère vide. Il écoute avec, semble-t-il, une attention certaine. Armelle s’accroupit aux pieds de Serge qui s’est lui-même affalé sur les couvertures… — Le fait de pouvoir élire librement ses maîtres ne supprime ni les maîtres ni les esclaves… poursuit Serge qui, sans s’en rendre compte, cite Marcuse… Les habitants sont complètement aliénés et nous devons leur en faire prendre conscience…

Vaguement inquiet, Wilfrid, ne comprend pas bien où veulent en venir Serge et Robert. — Serge exagère un peu, dit Robert, il pose toujours les problèmes de façon philosophique et absolue, mais il est indéniable que certaines coutumes de la ville sont inadmissibles… — Que voulez-vous donc faire, demande Armelle ? — Les éduquer, répondent en chœur les deux garçons. — Comment, insiste Armelle ? — En fondant une Université Populaire, répond Serge. — En tenant quelques réunions publiques, rectifie Robert. — Et… vous croyez avoir le droit, ose d’Eurymédon timide ? — Il n’est pas encore interdit de faire des conférences, dit Robert. — Vous n’aurez personne, dit Armelle. — Faites confiance au peuple, en son intelligence, son appétit de savoir, sa capacité d’éducation, il faut croire fermement aux inépuisables forces créatrices des masses, déclare Serge après Mao Tsé Toung, qui ne tente rien n’a rien, ajoute-t-il en s’appuyant sur la sagesse populaire, de nombreuses possibilités existent. — C’est vrai, insiste Robert souriant, ce sera peut-être difficile mais nous avons plusieurs atouts : d’abord le père de Serge est ingluent dans la région et le nom de Serge est connu et respecté, ensuite nous pouvons tenir nos réunions dans le vieux café près de l’ermitage au sommet du Menez-Hom, les gens y montent pour y gagner des indulgences ce qui leur fera surmonter leur paresse et les rendra plus ouverts et disponibles… Ensuite, on essaiera de les intriguer, de susciter leur curiosité, peut-être de les provoquer un peu…

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