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Écrits de Marc Hodges
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3 avril 2009

Crèpes et chouchen

Sur le pas de sa porte, Armelle et Wilfrid rencontrent le père de Serge qui revient des champs. Aussitôt il reconnaît Armelle et les fait entrer dans sa maison : Serge et Robert ne sont pas là, tôt ce matin, ils sont partis pour Quimper où ils doivent effectuer divers achats. Ils ont promis d’être de retour pour le repas. L’apéritif est offert, la conversation s’engage, porte sur les aspects pittoresques de la Bretagne, ses vieilles légendes, son folklore de mer et de terre, armor et argoat, mages et cités englouties, cette complicité méfiante et craintive qui, au fil des siècles premiers s’est peu à peu installée entre l’homme et la puissance des éléments dont ils dépendent, faite d’échanges, de services, de dépendances, de connaissances, de symboles, de signes, d’intersignes, d’annonces et de présages… Le père de Serge (appelons-le Jean, ou Erwan…), heureux d’être écouté, est intarissable, extirpe des fibres même de son corps des révélations que, jusque là, il ne se serait pas cru capable de formuler. Ainsi s’établit une complicité entre celui qui parle et ceux qui écoutent, ainsi on boit plusieurs verres d’apéritif, de ce chouchen âcre et sucré qui empâte le palais et, soudain, brouille la tête… Midi un quart, le rugissement chaud de la Spitfire annonce le retour des deux jeunes gens. Ils ne tardent pas à entrer, embrassent Armelle, serrent la main de Wilfrid puis, Serge va faire un tour à la cuisine, dire bonjour à une mère toujours aussi invisible, invite ses amis à dîner. Ils acceptent. Crèpes pour tout le monde…

Bolées de cidre aidant, le repas se déroule dans une atmosphère de bonne humeur. Armelle délaisse ses craintes. Le père de Serge part pour Plouyé accomplir quelques démarches administratives, la mère, pour, dit-elle, préparer quelques pâtés de porc, regagne l’invisibilité de sa cuisine. Les quatre amis restent seuls. Armelle s’empresse de mettre les deux garçons au courant des derniers événements survenus au village, répète l’offfe de Wilfrid. Robert : — Assez parlé, venez nous aider.

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