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Écrits de Marc Hodges
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26 décembre 2008

Les ordres du désir

Le désir est impérieux: j'ai envie de baiser, maintenant, sans attendre… or je suis seul, devant mon clavier, regardant par ma fenêtre le ciel gris et les toits rouillés qui me bouchent un horizon à petite pluie. Je n'ai pas envie de me masturber, non que je sois opposé à cette pratique qui permet de délicieuses plongées lentes profondes dans l'imaginaire érotique, mais, en ce moment, ce n'est pas d'imaginaire dont j'ai besoin, me masturber serait dénaturer la légitimité lumineuse de ce désir…

 

J'ai besoin d'un corps, d'un corps chaud contre mon corps, d'une peau souple, vivante, tiède, de poils où mes doigts s'égarent, de l'humidité d'une bouche sur ma bouche ou de celle d'un sexe sous mes doigts, d'une langue qui prenne ma langue, de doigts qui me caressent et de mains qui s'attardent sur mon pénis dont le durcissement extrême, la tension vers un autre sexe, est presque à la limite de la douleur. J'ai besoin d'odeurs, de moiteurs, de liquides, d'échange de mucus, de l'humide des muqueuses, de tout l'abandon animal auquel se livre l'homme lorsqu'il fait l'amour, tourner toutes les capacités du cerveau vers les zones érogènes pour créer des points extrêmes de condensation du plaisir dans lequel m'engloutir. N'être plus que corps jouissant, nerfs, peau, odeurs, papilles, gustation, désordre, chaos de chair et de sens, fragmentations voluptueuses… Homme ou femme, peu importe, j'éprouve la brutalité du désir d'un mélange des chairs. Je ne suis plus que sensualité, exigences, être animal décérébré, pression le long de la colonne vertébrale, fourmillements des muscles autour du sexe, tension vers ces corps absents que j'appelle d'un silence impératif. Je ne suis plus, désire, le désir m'aspire comme si ma bite était le centre tourbillonant d'un trou noir…

De cette insatisfaction, mon désir se renforce, me met dans un état d'absence au monde, extase désirante, délirante, état mystique où le moi s'absente dans la puissance de la tension érotique. Loin de tout, sans possibilité aucune d'apaiser dans un temps plausible cette exigence, je n'ai plus qu'à m'enfermer dans l'absence, passer du désir immédiat au désir contrôlé, penser le désir…

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