Robur croit veut croire à la folie de l'amour

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Orlando croit au vermeil humide des lèvres (l'entrebaillement des lèvres) — et à l'infime baiser à la base du cou... Et au corps endormi ; Orlando croit à la dilatation du temps... A la minuscule irrégularité de la peau... Et au bord humide et gonflé des lèvres, Orlando croit (il le veut…) à la splendeur des corps. Et à l'humidité des chairs. Orlando croit à la lueur des corps ; à la chaleur rouge des corps ; et au blanc des draps, Orlando croit à la dureté des étreintes... Et au pli soyeux entre le cou et le lobe de l'oreille, Orlando croit à la dilatation du temps — et au petit doigt sur la main... Orlando croit à l'entrebaillement des lèvres... Au souvenir des sens... Et à l'odeur de poisson du sexe... Et à l'hésitation des gestes ; Orlando croit au même et au différent. Et à l'odeur de poisson du sexe. Et à l'odeur de champignon du sexe, Orlando croit (il veut croire à ça…) au bord humide et gonflé des lèvres. Et à l'harmonie des odeurs...

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Robur croit veut croire à la folie de l'amour... Robur croit à la pointe des seins. Et au même et au différent. Robur croit au plaisir et à l'impétuosité des sens... Robur croit veut croire aux petits soupirs... Et à l'hésitation des gestes; et aux minuscules glissements des mains sur le corps... Robur croit à la dilatation du temps; et au mordillement attentif des grains de beauté... Et au pli soyeux entre le cou et le lobe de l'oreille. Robur croit à la volonté de la chair — Robur croit, veut croire à l'irradiation des corps et à la lueur du soleil sur les corps nus... Robur croit à la vague de la chevelure sur la peau et au gonflement des sexes, Robur croit au reflet de la passion dans la pupille noire... Robur croit — veut croire — à l'entrebaillement des lèvres; et aux soupirs... Robur croit aux soupirs, et à l'ouverture des lèvres... Et à l'intérieur compatissant des cuisses... Robur veut croire à la jouissance... Robur veut croire à la caresse du petit doigt... Et à la petite morsure affective et aux plis soyeux entre le cou et le lobe de l'oreille... Robur croit au faible glissement des ongles sur une peau. Et àla gêne des petits plis des draps...

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Caïn croit que l'amour est au milieu des entrailles et que l'effacement du moi est un don. Il croit que le désespoir clame la fin de l'espérance, que la condition de la connaissance est que tout s'efface... Caïn croit que son coeur est tout entier entre les mains de Violaine que son coeur s'envole avec les plumes de la nostalgie et que la condition de la connaissance est que tout s'efface — Caïn croit que la peur de la honte est une honte, que la vie d'ici bas fait semblant de le tromper et que le soleil du jour se lève la nuit. Caïn croit que l'espoir et le souvenir de Violaine lui tiennent compagnie et que son esprit est son esprit. Caïn croit que l'amour est au milieu des tripes que le reniement est un devoir et que son coeur est une chose qui contient le nom de Violaine... Caïn croit que l'amour ôte le sommeil et que l'esprit se mêle à l'esprit comme l'ambre au musc.

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Caïn croit que la vie d'ici bas fait semblant de le tromper et que la vie d'ici bas fait semblant de le tromper — Caïn croit que l'oeil de la mémoire contemple Ardente ; Caïn croit que la condition de la connaissance est que tout s'efface que son esprit est son esprit, Caïn croit que l'anxiété de la honte est une honte que le coeur endure ce que le corps n'endure pas... Caïn croit que l'amour ôte le sommeil... Caïn croit que le soleil du jour se lève la nuit... que l'imagination n'a pas d'images et que la différence meurt. Caïn croit que son esprit est son esprit que le renoncement engendre la sagesse et que le désespoir clame la fin de l'espérance Caïn croit que le vrai est le vrai que son coeur s'envole avec les plumes de la nostalgie et que son coeur est tout entier entre les mains d'Ardente.