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Écrits de Marc Hodges
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18 décembre 2008

Découvertes

Le commentaire accompagnant l'estampe de la page 25: "Peinture (d'une série de quatre) sur peau de fœetus ou sur papier huilé" ne manqua pas de m'intriguer. A dix ans, je n'avais encore aucune idée de ce qu'était un fœtus et j'imaginai un animal érotique à la peau douce, souple, chaude… Je ne m'y attardai cependant qu'un instant et tourné la page tremblant que quelqu'un, sans prévenir, entre dans ma chambre. La page 27 n'était contrairement à la page 25 qui était colorée, qu'une gravure en noir et blanc qui présentait la même scène mais avec une variante drôlatique: l'homme et la femme s'accouplaient sur un petit chariot tiré par des boucs. Cette représentation excita aussitôt mon imagination car elle me révélait qu'il n'y avait pas de vrais limites à la recherche du plaisir. Je parcourus ainsi, lentement, tout l'ouvrage, allant de surprise en surprise. Cet ouvrage, auquel j’essayais, en prenant toutes les précautions possibles, d’accéder le plus souvent possible nourrit mon imaginaire tout au long de l’année.

Si l’année de mes dix ans fut, comme je viens de le raconter, une année de découverte intellectuelle, imaginative du sexe, celle de mes onze ans fut une année riche en découvertes physiques. En effet, cette année là fut marquée par un événement, mon entrée au lycée.

J'ai raconté ailleurs comment j'ai connu mes premiers émois sexuels et comment, à l'aide d'ouvrages trouvés chez mes grands parents, j'avais su les cultiver mais, si j'ose dire, je n'étais jamais "passé à l'acte". Le désir se situait pour moi dans une espèce d'exacerbation sensuelle des zones du bas ventre, une rigidification de mon minuscule sexe, une attente de quelque chose que ni je maîtrisais ni je n'identifiai pleinement.

Le premier des événements sexuels qui m'ouvrirent à un autre monde fut une mimique anodine d'un élève de lycée à peine plus âgé que moi. Je revois encore la scène: nous étions rangés dans un couloir incolore attendant l'arrivée d'une jeune et magnifique professeur d'anglais, presqu'une poupée barbie (bien que la marque fut alors inconnue) qui, qui plus est, portait un manteau d'un bleu clair lumineux qui faisait ressortir la blondeur solaire de ses cheveux longs. Nous en étions certainement tous plus ou moins amoureux… Les garçons, regroupés ensemble, faisaient comme souvent des plaisanteries salaces dont je ne suis pas sûr qu'ils comprenaient toujours le sens; du moins je suis sûr que je ne le comprenais que rarement. Soudain, à une remarque que j'ai oubliée de l'un d'entre nous, le garçon dont je viens de parler, se mit à mimer un geste que je n'avais jamais vu. Mettant sa main droite à hauteur de sa braguette, resserrant le pouce, l'index et le majeur, il la fit aller d'avant en arrière, dans un geste que je ne nommais pas encore mais qui n'en était pas moins explicite. Ce fut une révélation.

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