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Écrits de Marc Hodges
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11 juillet 2008

Et la Révolution dans tout ça?

Les trois jeunes gens, Armelle, Serge et Robert, étaient heureux de discuter ensemble, autant pour le simple plaisir d’être réunis que pour les improbables utilités d’une discussion qui avait tendance à partir dans tous les sens. Le feu pétillait dans l’âtre, les joues de Serge étaient rouges de chaleur et d’excitation, un grand épagneul breton dormait en boule à ses pieds, tout était bien dans sa maison paisible.

— …ce sont les masses, les millions et les millions d’hommes qui, de tout leur cœur, de toutes leurs pensées, soutiendront la révolution. Voilà la véritable muraille qu’aucune force ne pourra jamais abattre… Serge était assez fier de ses formules, un peu oublieux de les rendre à Mao Tsé Toung… si le peuple tient, le pouvoir devra céder car le pouvoir ne peut rien devant une grève de cette ampleur! — Qu’est-ce que le «peuple», demanda calmement Robert? — Le peuple, répondit Sege, c’est nous, ce sont les ouvriers, les paysans, les étudiants, tous ceux qui vivent de leur travail… — C’est avant tout un ensemble d’individus, le coupe Robert, et le danger c’est, qu’une fois rentré chez lui, le peuple se désagrège en individus et s’oublie en tant que peuple. Chacun pour soi. Les paysans sont-ils vraiment si maleureux pour désirer une amélioration de leur sort par n’importe quel moyen ou assez éduqués pour réclamer un système plus juste? Ont-ils même une idée de ce système qu’ils devraient réclamer? — Bien sûr, reconnaît Serge, c’est un des problèmes parmi les plus graves, pour régner on divise, on pousse chacun à s’enfermer dans son cocon de loisirs et de distractions… Pourtant il faut arriver à regrouper les individus, à les faire s’oublier comme tels dans l’action car, alors, et alors seulement, les masses sont les véritables héros, elles sont douées d’une puissance créatrice illimitée alors que, seuls, nous sommes d’une naïveté ridicule.

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