Existence et aventures de Ronald Mc Vey

Le calme des documentaristes dure une minute… certaines existences sont le résultat d'accidents historiques. La mémoire stylise le passé. La vie humaine est dépourvue de sens

Vie et aventures de Ronald Mc Vey né en 1995 à Tokyo.

Un dimanche de mai 1980 vers douze heures les bois autour de Saint Christophe-en-Bazelle étaient emplis de détraqués, de désaxés de toutes sortes.
Un jour de novembre 1982 vers seize heures est allé visiter l'arène de Barcelone avec Alice Funkhouser.
Un samedi d'avril 1987 vers dix heures de nombreuses catastrophes auraient été sur le point de se produire.
Un jour, se promenant, Ronald Mc Vey trouva une montre en or sur laquelle était gravé: "c'est seulement en empoignant le temps que l'homme atteint le lieu où le temps s'éteint".
Dans l'automne 1994 Ronald Mc Vey fit une tournée des musées de plusieurs jours.
Un matin de février 1996 vers trois heures toutes sortes de rumeurs couraient en tous sens dans Saint Outrille et l'échange de mails dépassait la vitesse de la lumière.
La  plus grande aventure de la vie de Ronald Mc Vey fut d'aller en Afrique chasser l'alligator.
Au printemps 2002 Ronald Mc Vey ne pouvait prévoir ce que l'existence lui réserverait.
Trouva un jour dans le journal intime de son père une photo érotique légendée "cross eyes".
2005 fut une année captivante.

Ronald Mac Vey menait ainsi une existence des plus faciles, il se levait et s'asseyait et entrait et sortait et se reposait et allait se coucher. Mais malgré cela, malgré cette vie des plus anodines, il lui arrivait quand même de "drôles de choses" à Ronald Mac Vey, par exemple s'inventer une jumelle, compter tranquillement jusqu'à dix (mais après "Il lui était très difficile de se rappeler combien de fois dix il avait pu compter une fois qu'il avait comptés car il lui fallait se les rappeler deux fois et quand il avait compté jusqu'à cent qu'est-ce qui se passait."), rencontrer un certain nombre de gens ("Ça lui avait donné envie de parler"), regarder une mite voler ("ça l'inquiéta"), rencontrer un lézard au beau milieu de la ville de Tokyo, devenir de plus en plus connu (on se demande bien comment), acheter des chaussures, ne pas en acheter, ou encore se marier, pour partir "vivre sous d'autres cieux comme mari et femme, collectionner les mouches et les enfermer dans des cages qu’il creusait dans des bouchons, lire quelques livres comme « Le sens de la vie » de Marc Hodges ou « Ida » de Gertrude Stein, se curer le nez, etc.

Mais tout s'achemine toujours vers l'évanescence.