Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Écrits de Marc Hodges
Écrits de Marc Hodges
Visiteurs
Depuis la création 98 781
Archives
29 juin 2007

Une sensation désagréable

Il me faut sortir du piège où je me suis enfermé par naïveté faute de quoi je ne parviendrai pas à faire disparaître la désagréable sensation de fourmillement qui depuis quelques instant occupe mon mollet gauche, ni d’ailleurs l’engourdissement, la crispation nerveuse des doigts de ma main droite. Exactement comme le jour où je voulais photographier un écureuil qui sautait d’une branche à l’autre du parc : il ne m’avait pas vu, venait vers moi, je ne devais pas bouger, pas du tout, sinon il se serait enfui et je ne l’aurais plus vu, et je n’aurais pas pu le photographier, et je ne pourrais pas donner cette photographie à la professeur de sciences naturelles et je ne bénéficierais pas de sa bienveillance et j’aurais peut-être une mauvaise note et mes parents m’interdiraient d’aller au cirque malgré les places de faveur toujours offerte à mon père — un notable — et je ne verrais pas les clowns, ni les dompteurs, les jongleurs, les acrobates, surtout les acrobates, surtout une acrobate, mademoiselle Lili qui faisait de la haute voltige moulée dans des paillettes bleutées, tournait au-dessus de nos têtes comme un météore sexué… et c’était bien agréable. Si je n’étais pas si timide, je serais bien allé lui présenter mes hommages. Pas plus… j’étais trop jeune et je n’aurais pas alors su maîtriser la suite des événements. Mais j’avais des dispositions, je sentais déjà en moi un certain élan vers les femmes, la femme… mais pour ce qui était de comprendre, d’analyser mes sensations, savoir ce qu’elles signifiaient, et comment les assouvir, c’était autre chose… Je ne connaissais pas encore Vigouroux, il n’était pas dans ma classe, je n’avais pas encore de rayon vert à ma bibliothèque… Bref je suis comme ce jour-là, la même impression de muscles qui durcissent, se figent presque, comme s’ils allaient perdre souplesse, mobilité, raisons d’être.

Je n’aime vraiment pas cette sensation: elle me fait peur… Il faut que j’en finisse, et vite !…

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité