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Écrits de Marc Hodges
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28 mars 2007

De Charlus à Gilberte

Une lettre d'amour bien employée peut peut-être révéler les endroits les plus secrets de l'existence. Je ne sais pas très bien d’où me vient mon envie de sourire, les étoiles brillent au-dessus de la lueur de la lune… le ciel s'ouvre.

Comment pourrais-je ne pas penser à vous. Je vous supplie, Gilberte, que je vous puisse parler aujourd'hui, si je ne vous aimais autant je ne serais pas si fiévreux des injustices que vous me faites… place Marcou je suis votre silhouette enfuie, je hausse les sourcils d'un air hautain… je suis fou au point de ne penser qu'à vous; pourquoi votre bonté se dément-elle par moments, la passion que j'éprouve pour vous m'effraie.

Je viens de relire votre lettre et il me semble que je dois pour la dernière fois vous demander un instant d'entretien… ce n'est que dans un amour comme le mien qu'on peut goûter une jubilation authentique.

Gilberte, Gilberte, je suis fou de vous, lonc temps ai estat cubertz; longtemps j'ai caché ma passion; l'homme doit être conçu comme un tout; mon amour devient colère; rien ne le calme, tout l'irrite, depuis notre rencontre si surprenante je tourne autour de Carcassonne et désespère de vous y trouver; pourquoi me faire des reproches, jugez ce que je sens pour vous. Je suis si loin de ma raison, je ne peux rien tout seul. Vous êtes mon présent, mon passé et mon futur, je m'accommode de ma vie, je sens en moi un penchant inépuisable à l'immobilité, à la contemplation, au silence… la lumière vibre comme une harpe.

Le monde est loin, je vous téléphonerai demain.

Charlus

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