Danger, espionnage ou tactique de guérilla

L’annonce de Libé fait son effet. Sur le portable de Ludovic, SMS et messages, des plus farfelus — «Nombres, 2, 16» ou www.kabbale.org — jusqu’aux plus mystérieux — «J’ai votre solution, appelez le 0812344321» ou «L’agence américaine», «L’opération la plus discrète.» — en passant par les plus imbéciles — «Ça ressemble à un texte en miroir mais ce n’en est pas un».

La solution n’est pas dans ce fatras. Ludovic ne sait simplement pas où il pourrait tenir les informations à la base de toutes ces remarques. Les textes sont sûrement sans importance. Se demande pourquoi il s’entête. Un appel l’inquiète pourtant. Quelqu’un, il ne sait qui, dit: «Quand on est prisonnier de son mensonge, on ne peut plus faire marche arrière: la plupart des problèmes ont été résolus depuis longtemps. Nous en débattrons différents comme celui du losange rouge mais il faut arrêter le mal à sa source. On est en train de créer du sens, ne t’en mêle pas… Sinon tant pis pour toi» Puis la personne a raccroché. Beaucoup de danger, d'espionnage ou de tactique de guérillas là-dedans, Ludovic ne sait trop qu’en penser. Se demande dans quoi il s’est mis.

Essaie d’appeler Nicolas, Mathieu, Antoine… Nathalie. Aucun ne répond. Il laisse des messages. Pas de signe de vie de la journée. Seul Patrice, qui cherche depuis cinq ans un boulot comme garagiste, l’appelle vers vingt heures. Il ne comprend pas ce que veut Ludovic mais accepte d’aller boire un verre avec lui. Se donnent rendez-vous à l’Ile enchantée.