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Écrits de Marc Hodges
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11 décembre 2015

je vous aime éperdument

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J'ai bien aimé, Lou ; mon sort est dans vos mains ; pourquoi faut-il qu'il y ait par intervalles tant de différences dans les considérations — pourquoi cette inquiétude de l'amour et les grands amours s'expriment confusément ; si vous étiez capable de quelques sentiments... Pourquoi votre bonté se dément-elle un jour ? Que de considérations épouvantables il faut réprimer pour aimer ; je veux juger par votre conduite des sentiments que vous avez pour moi — souvent, le coeur tout meurtri des coups que vous me portez, sans vous en douter, je me force à du désir pour obtenir de vous un sourire ; je vous apprécierai toujours, j'aime trop pour m'emporter contre vous et rendez-moi justice. Quand vous pourriez vous justifier à moi de toutes les choses, je n'oserai plus vous aimer.

votre Robur.

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Je suis au désespoir, Violaine ; je ne vous saurais voir sans vous déclarer mon amour ; vous riez et ne me répondez rien et je sens bien que je vous aime plus que tout le monde n'a accoutumé d'aimer et jugez ce que tout cela peut faire sur un coeur qui n'est ni insensible ni ingrat... Seule l'absence peut me réduire au pitoyable état où je suis et faites réflexion sur la vie que je veux avoir avec vous — j'aime trop pour m'emporter contre vous et je n'ai rien à dire que vous ne sachiez, il m'est impossible de vous parler sans vous dire que je vous aime... J'ai poussé des cris de douleur en pensant à vous et je n'aime la vie que pour la passer avec vous,

Barbe Bleue qui vous aime.

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Le vent est chargé d'épices ; le jour est bourré de nuit... Culbutes de nuages ; attente, la mer est toute entière du même côté... Il reste longtemps sans la voir — il mare viene ai piedi del giardino. Noir plus noir que noir — ces mouvements rageurs et répétitifs l'attiraient irrésistiblement, comme s'ils révélaient la faille secrète d'une obsession... Le soupir de l'océan couvre toutes choses et de grands engoulevents blancs zèbrent l'azur de la stridence de leurs cris et la lumière hurle, l'air vif fouette sa caboche... La plainte réglée des vagues fait un battement de coeur douloureux... Elle brille elle cerne son monde. L'envol des albatros borne un espace céleste et le vent sauvage, furieux, s'acharne à trouer l'univers — le vent est chargé d'épices ; il mare viene ai piedi del giardino et continue son chemin — la mer brille au pied du château. Vie contre vie.

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Pourquoi, Lou, me parlez-vous de Violante, je ne connais que vous ; ... Je ne vous saurais dire ce que tout le monde vous dit, do you love me a little bit ? Serais-je sans arrêt dans des craintes de vous perdre ; n'êtes-vous pas un ange du ciel ? Mon réel est une inquiétude de chaque minute, je veux vous voir tant que cela ne vous fatiguera pas... Je ne sais que vous dire. La passion ne l'obtient pas elle s'arrache... Je vous aime éperdument — je veux vous voir tant que cela ne vous fatiguera pas. Vous souriez et vous ne répondez rien, je vous aime éperdument...

votre Ardente.

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Quand cela ressemble à un décor de théâtre… Parmi exactement à celui, exagéré, d'un opéra, d'immenses miroirs lourdement dorés multiplient à l'infini le volume de la pièce... Barbe Bleue est assis dans un fauteuil — il se regarde encore dans le miroir. Son image se reflète dans un gigantesque miroir, une femme crie : "Robur !". Une clé est posée sur une table de jeu, une grosse clé médiocre... Le trou de la serrure paraît éclairé... Barbe Bleue a le visage variable et le trou de la serrure l'attire, le défie, l'exaspère... Il regarde sa lettre d'amour. Il se regarde encore dans le miroir au cadre carmin ; le trou de la serrure l'attire, le défie, l'exaspère — il est bleu, bleu…, une clef est posée sur un bureau, une grosse clef quelconque, rouge par endroits — Barbe Bleue vit une vie d'insouciance totale ; il regarde sa lettre d'amour à la main... Le trou de la serrure s'éclaire de l'intérieur .

60

Quoi, Ardente, vous portez la bonté jusqu’au méfait ? Je vous aime éperdument et je veux vous forcer d'aimer... Je ne sais que vous dire et vous avez lu dans mon âme. Comment ne pas vous regarder sans arrêt... Rendez-moi justice. Si vous étiez persuadée de mes pensées, vous comprendriez mon ambition ; ne me laisserez-vous jamais en repos ? Vous tenez mon être dans votre main comme Dieu tient sa créature, je n'ai rien aimé, jamais personne n'a aimé comme je vous aime... La passion me fait imaginer que vous avez pu changer de pensées —

Ardente qui vous aime.

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