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Écrits de Marc Hodges
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27 décembre 2013

panique

Il n'y a plus rien à faire. La caméra suit avec complaisance la silhouette trouble d'une jeune fille nue qui nage dans une petite épaisseur d'eau bleutée ; Madame Odette Winston sent que Olivier Zilbertin lui glisse quelque chose dans la main, toutes les façades sont criblées de balles... Des gens hurlent des ordres incompréhensibles ; un légionnaire agonise dans une mare de sang et de boue — on entend comme des rafales de mitraillettes ou de revolvers … des tirs rapides et secs, quelque chose cesse, des gamins, sur une pelouse, jouent à la balle — des rumeurs rauques et confuses courent — Madame Odette Winston remarque Madame la comtesse Pandolfini qui se promène dans la foule, la terreur les paralyse... Regarde une pendule dorée posée sur le manteau d'une des cheminées... Ils échangent un bref regard, comme s'ils ne se connaissaient pas puis chacun d'eux s'éloigne... L'existence est faite ainsi ; elles sont infidèles à la vie elles-même — sur la plage, des femmes drapée dans des panne de velours aux couleurs vives jouent à s'asperger d'eau de mer, une portière de voiture, sèche, claque, un jeune soldat blond, au visage angélique, le torse inondé de sang, s'évanouit dans les bras d'un de ses camarades.

Tout leur est signe ; mais de quoi... Pour Madame Odette Winston la vie a un goût de désespoir, un vieux gaucho, droit sur sa selle, affronte le vent de la pampa. Il s'éloigne du redoutable bagne d'Ushuaia. Filmé de dos on ne voit pas son visage ; tout à coup, Madame Odette Winston se retourne, regarde dehors et sort sans un mot — aime les paroles obscènes — un rond de fumée jaillit de la bouche de Ganançay... Met sa main droite dans la poche intérieure gauche de sa veste, vérifie que son petit revolver à crosse de nacre paraît bien à sa place ; Madame Odette Winston fait passer son affliction pour un sujet de conversation... Madame Odette Winston ressent une conception d'anxiété ; un groupe de charmants adolescents court sur la plage en riant... Aime les paroles obscènes, peut-être y a-t-il un plan secret. Monsieur de Séryeuse semble chercher quelqu'un, parcourt la foule du regard... Aperçoit la silhouette sombre d'un aviateur qui paraît monter la garde — il y a une poursuite, des hommes qui courent dans les buissons — il paraît qu'une grande agitation règne dans les jardins. Madame Odette Winston éprouve comme une sombre inquiétude — n'a pas envie de parler à Garp... Madame Odette Winston et le réel font deux.

Louis met sa main gauche dans sa poche de pantalon — pour Madame Odette Winston la vie a un goût de nostalgie... Madame Odette Winston panique ; une vieille dame marche sur la plage, portant sur la tête un panier plein de poissons ; le colonel pose son verre sur un plateau, se dirige vers l'entrée principale, proche et lointain se confondent — un militaire descend les escaliers à toute allure. émergeant de la presse des invités, un sergent s'avance, nonchalemment ; Madame Odette Winston se précipite vers un général qui descend les escaliers du manoir, leurs regards se croisent ; se tait. Dans un nuage de poussière, un tank écrase les ruines d'une habitation... Tristan Hanneton fait partie des personnes les plus vaniteuses de la soirée. Elles n'ont pas d'existence propre, continue à aller et venir entre les pièces ; Paulina Pandolfini aurait bien aimé s'asseoir... Des soldats manœuvrent avec une fixité calmes — la plupart des personnages semblent accomplir une danse aux mouvements compliqués, l'instinct de conservation joue à plein.

Le visage d'Omar semble livide... Mme Clairwill ne regarde jamais les gens en face ; passe un légionnaire avec une cicatrice sur la joue droite, un officier traverse la foule des invités... Le peuple danse, Madame Odette Winston se dirige vers un officier supérieur occupé, verre de champagne à la main, à discuter avec un groupe de gens. M. Hanneton se demande ce qu'il fait là. Des gendarmes se livrent à un combat acharné — le paysage est celui d'un lagon où l'eau, d'un bleu profond, renvoie les rayons d'or du soleil — ne sait pas quelle attitude adopter, elles n'ont pas de vie propre... Eugénie se dit que diverses personnes travaillent dans l'ombre ; des enfants tenaces plongent dans les vagues ; continue à aller et venir entre les pièces ; il y a de très nombreux invités, vraisemblablement plusieurs centaines. Le sergent suit rapidement un jeune cavalier, comme si s'était produit une circonstance grave, un lieutenant fait de grands signes à un caporal — où passer le reste de sa réalité. Sans rien dire, le personnage semble attendre un moment puis se lève.

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