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Écrits de Marc Hodges
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10 novembre 2012

Vers Paris

« Posted-Date: Fri, 11 May 2001 20:40:06 +0100 (WET DST)
From: paul dubromelle <paul.dubromelle@caramail.com>
To: jbalpe@away.fr
X-Originating-IP: [212.203.88.197]
Subject: mail roman suite du 27, 28, 29, 30, 31
Date: Fri, 11 May 2001 18:40:04 GMT+1

Stanislas accepta donc l’odieux marché. Il allait trahir pour sauver sa vie. Il n’avait pas le choix… Lorsqu’il se retrouva dans l’avion pour Paris, il ferma les yeux pendant un long moment et pensa très fort à Zita. Cela lui donna du courage. Il trouverait bien le moyen de s’en sortir D’abord prendre des forces. Il commanda auprès de l’hôtesse un double whisky coka et la brûlure de l’alcool lui fit du bien. Le sang chauffait ses tempes bleuies par les coups de la securitate et son bas ventre sur lequel ils avaient branché des fils électriques, retrouvait cette délicieuse sensation de la vie qui circule de nouveau.

Non, il n’était pas mort. Il était simplement un peu endolori de l’intérieur et il avait besoin de manger pour retrouver les forces essentielles de son cerveau reptilien pour vivre et penser. Il commanda deux plateaux repas et termina le reste de saumon fumé que sa voisine lui offrit gentiment car elle surveillait sa ligne. Chacun a les soucis qu’il peut!

Il fallait absolument trouver une planque. Il lui restait des amis sûrs à Paris et dans sa tète se mis peu à peu en place un plan diabolique. Ils allaient voir ces fumiers! Il s’endormit comme une masse, terrassé par l’alcool et le copieux repas qu’il commençait à digérer péniblement. Lorsque le Boeing 747 de Roumanie Air Line se posa à Orly, Stanislas était un homme neuf, requinqué par le succulent repas de la compagnie et par la présence de sa jolie voisine qui commençait à lui faire des yeux doux. Il était joli garçon, il le savait, et les tortures subies par son pauvre corps lui avaient laissé quelque chose d’indéfinissable: il avait vu le diable de très près, sa vie ne serait plus la même dorénavant. Cette femme qui lui avait gentiment cédé son assiette de saumon fumé, avait pris sa main pour lui lire son avenir. Son décolleté laissait entrevoir un trésor que Stanislas se mit à convoiter. Ensemble, ils échangèrent des lieux communs avec grand bonheur et ce jeu les stimulait. Elle le débarrassait de ses angoisses et il trouvait auprès d’elle le moyen de se revivifier. Ils burent aussi de la vodka et encore de la vodka, en laissant échapper des rires et des gloussements. Leur bonheur faisait plaisir à voir à tous les passagers de l’avion et lorsque le Boeing posa sa première roue sur le sol parisien, ils s’embrassaient à tue tète, comme pour apaiser leur soif de vie. C’était une belle journée qui commençait, malgré les nuages noirs qui pointaient leur nez à l’horizon.

Oui… Bon… Je ne sais pas si son retour s’est passé ainsi car il ne m’en a pas parlé et tout cela fait un peu SAS, San Antonio, James Bond ou autres agences assez peu spéciales. Je crains que la vraie vie ne soit à la fois plus simple et plus riche… Ce que je sais cependant avec certitude, c’est que l’amour de Stanislas pour Zita lui interdisait de remarquer n’importe quelle autre femme…

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