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Écrits de Marc Hodges
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11 novembre 2012

La confusion est à son comble

(Acheter La Toile.)

Il s’assied sur le canapé à côté d’elle, enroule son bras gauche autour de son cou, ajoute :


- Il ne faut pas t’investir comme ça… En plus, tu es injuste. D’abord ce n’est pas fini, le temps joue souvent pour nous. Ta Patricia Tsalmuna va peut-être resurgir, et nous savons que, le 24 décembre, Claude Braffort a pris un avion à Toronto pour Londres.
- Où il a aussi disparu.
- Soit plus précise: l’appel de recherche international que nous avons lancé n’a encore rien donné. Ça peut venir, d’une minute à l’autre.
- J’en doute.

Karine Leknar boit une gorgée de son Cuba Libre.

- Nous n’avons toujours rien pour David Peirse. Nous avons pourtant lancé l’appel plus tôt. En fait, ce qui me fait rager, c’est que j’ai l’impression que nous avons été roulés comme des débutants. Dès qu’ils nous ont vu venir, tous ces beaux personnages ont disparu, ne laissant que des cadavres derrière eux : un vieux qui n’était plus bon à rien et un jeune, dont on ne sait toujours pas ni pourquoi, ni comment il est mort. Ils ne pouvaient pas ne pas être tous complices ce qui donne à cette affaire une importance beaucoup plus grande. Sinon pourquoi huit personnes se ligueraient-elles pour en tuer une neuvième ?
- Tu as raison, dit Jordan d’un ton tendre. Tu as tout à fait raison. C’est d’ailleurs toi qui nous a mis sur la piste de Sarpedon. Malheureusement, à part un nom de serveur du réseau, nous n’avons rien de concret qui concerne Sarpedon. Aucune association n’est enregistrée à ce nom, aucune adresse, rien… Juste des soupçons et des hypothèses sur des anagrammes. C’est peu pour lancer des mandats d’arrêt.
- Il y a quand même quatre morts, dont deux sont indubitablement criminelles.
- Oui… Et alors ?
- Je ne sais pas, ça me dépasse… Je croyais que la police avait plus de pouvoir.
- Heureusement non, dit Jordan. De toute façon, tu sais comme moi que Sarpedon nous dépasse. Interpol a pris le relais. À travers les quatre sectes Rhéa, Hypérion, Cronos et Théïa, ses ramifications s’étendent sur le monde entier… Nous ne pouvons plus rien ici !
- Qu’est-ce qu’ils attendent pour agir ?
- Des preuves… Des vraies. Pas des ragots ni des impressions. Jusqu’à présent, rien n’a pu être reproché à ces sectes qui sont tout à fait dans la légalité. Les gens qui s’en occupent sont sans reproches.
- Pour l’instant… Karine repose sa tête sur les épaules du commissaire. Et quand nous aurons des preuves il sera trop tard.
- Peut-être… C’est la règle du jeu. Je préfère un jeu avec des règles que sans.
- Et Jean Benoît et Ivan Maximoff, toujours rien non plus ?”
- Tu le sais aussi bien que moi, dit Jordan Baker caressant les cheveux auburn de Karine Leknar. Maximoff a disparu sans plus… Benoît, ou plutôt les Benoît aussi…
- Ce qui voudrait dire que ce nom servait en fait successivement à des personnes différentes ?
- C’est une hypothèse parmi d’autres. En tout cas je la crois vraisemblable. À mon avis, la pension Peirse utilisait des papiers volés ou trafiqués pour héberger des gens de passage… Probablement des désintégrés. D’où le nombre “d’étudiants”.
- Je croyais les cartes d’identité infalsifiables.
- Oui… Enfin, presque. Tout est falsifiable… ou copiable, surtout ce qui est à base informatique. Du moins si on a les moyens. Vue l’étendue du groupe, Sarpedon les a.

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