Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Écrits de Marc Hodges
Écrits de Marc Hodges
Visiteurs
Depuis la création 98 784
Archives
15 septembre 2008

Découverte de la socialité du sexe

A partir de ma seconde expérience réellement sexuelle, telle que je l'ai rapportée dans mon billet du 6 juillet 2006, mon rapport au sexe se trouva changé. Bien qu'il ne se soit rien passé, j'avais senti qu'il aurait pu se passer quelque chose et cette intuition me donna envie d'en savoir plus. Ma curiosité, pour mon sexe d'abord, puis pour LE sexe en général, venait d'être éveillée. Vers 10 et onze ans j'essayais de comprendre.

 

Me toucher, me caresser me donnait un plaisir étrange que je n'arrivais pas bien à qualifier et bien que je ne cessai, à travers mes poches trouées, de porter une main curieuse sur mon appendice sexuel, j'avais, de plus en plus, avançant dans le temps, l'impression d'une incomplétude. Il me manquait quelque chose, ce quelque chose que m'avait laissé entrevoir l'épisode de la douche… Bien sûr, je bandais souvent, je m'arrangeais souvent pour bander sans que mes érections ne soient visibles par des tiers, mais ces érections me laissaient avec un goût d'inachevé, elles provoquaient en moi une tension sans but. Je provoquais des érections pour maintenir au niveau du bas-ventre cette excitation qui était à la fois un plaisir et une inquiétude: je sentai qu'il devait y avoir autre chose et, cet autre chose, je souhaitais avec avidité le découvrir.

 

Je me mis à être plus attentif aux fréquentes plaisanteries sexuelles des adultes mâles qui m'entouraient et faisaient rire d'une façon étrange — à la fois indignée et faussement indignée, à la fois réprobatrice et quémandeuse —, je m'interrogeai sur leur admiration pour les culs, les seins, les fesses qui allaient jusqu'à susciter de longues discussions, je percevais que sous les remarques amusées qu'ils faisaient à propos de son "amoureux" à ma petite sœur alors âgée de quatre ans, se glissait autre chose; je regardais avec plus d'attention les rituels balnéaires des adolescents; je commençais à essayer de savoir pourquoi certaines scènes de film "ne devaient pas être regardées par des enfants", pourquoi certains livres "n'étaient pas pour moi", pourquoi il y avait "des lieux mal fréquentés", "des gens pas fréquentables", "des traînées, "des coureurs", "des séducteurs" et "des responsabilités qui devaient être assumées"; je découvrais les graffitis et inscriptions énigmatiques de certaines toilettes publiques comme "je suce et encule, RV ici après dix-sept heures", "je baise les gros culs" ou "cherche fille aimant les grosses bittes"… Les absurdités immédiates de ces termes, les sourires plus ou moins entendus, les indignations vraies ou fausses, les chuchotements et les mystères, me ramenaient inévitablement à cette zone d'influence, encore largement indéterminée, du sexe.

 

Si je n'établissais pas un rapport direct entre le plaisir réel que provoquait le fait de prendre en main mon "petit oiseau" — dont je ne sus qu'un peu plus tard qu'il avait bien d'autres noms — et tout le reste, je sentais qu'il y avait un rapport, et que ce rapport, je me devais absolument de le découvrir.

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité