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Écrits de Marc Hodges
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16 février 2007

Lettre retrouvée de Hamid à Sidney

My dear Sidney,

Je suis persuadé, Sidney, que quand le dépit vous aura jeté dans mes bras, l'amour vous y retiendra, je vous supplie de pouvoir vous parler aujourd'hui, à quelque heure du jour – lune, lune, la lune blanche et tavelée occupe toujours la même position, lune café crème, la nuit est dans un profond bonheur car chaque fois qu'il fait mauvais temps mon corps me fait mal… Pourquoi devez-vous me laisser dans les chagrins de ma solitude , si vous ne m'aimez pas, ne le dites pas. Je meurs de l'amour de dire le vrai - ne parlez plus de raison, un regard, un geste, prouve plus en certaines occasions que les discours les plus extrêmes - je n'imagine rien au-delà de vos désirs… qu'un homme est à plaindre quand il aime… je tremble quand j'y pense - je pense tout le temps à vous - je ne peux m'interdire de vous apprécier, votre sourire qui me poursuit sans répit, tout me fait discerner mon amour… il n'y a rien que je ne puisse faire pour vous prouver combien je vous aime; je suis odieux envers tous ceux qui ont le malheur de s'intéresser à moi; je fais toujours de mon mieux pour glisser, dès que je peux, d'une voix timide et mal posée, mon grain de sel dans la conversation, mais sans aucun succès…

Vous m'avez écrit… vous écrivez agréablement. Je suis à Carcassonne, place Gambetta - je pense encore à vous, toute confession est distanciée: je ne sais que vous dire, sempre mi siete presente, sempre vi parlo, sempre vi dico tante, tante cose, ma tutte, tutte al vento, tutte - je mâc he inépuisablement la saveur de vos baisers: quand je considère ma vie, je suis apeuré de le trouver effroyable… be my love, je suis tout à vous, avant que mon amour ne me force à vous haïr; sur un mot que vous avez dit, j'ai pleuré… pourquoi, toujours occupé du soin de vous plaire, je ne trouve pas le même retour…

Si vous étiez capable de quelques considérations, vous ne me pourriez voir sans étouffer de tourment. Je suis toujours où vous n'êtes pas, l'air enfin frais prend une transparence de voile. Carcassonne est construite pour l'éternité, Carcassonne impose ses usages… mais, aliénation, je ne sais même plus si je suis encore dans Carcassonne… quelqu'un balaie le sol de la ruelle: j'ai besoin de croire, j'ai appris à attendre, à m'attendre car les trois quarts des exercices intellectuels ne sont que des broderies sur le vide. L’autonomie absolue n'est pas possible, la beauté vit de sa proximité avec la passion, la nuit les choses existent réellement… Jugez de ma lassitude: je souffrirais de ne plus vous voir; votre présence me comblerait souvent.

Je vous écrirai tous les jours; je veux vous voir encore… Mais il n'y a rien que je ne vous pardonne. Je ne dirai plus qu’un mot : Do you love me a little bit ?

Ne m'oubliez jamais.

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