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Écrits de Marc Hodges
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14 mai 2012

Un piège

Vous vous impatientez… Faut-il vous rappeler les lois de Tamerlan: «Après examen des actes nécessaires, accomplis-les avec volonté, patience, persévérance, prudence, vigilance et énergie: et cela suffit»? Il faut du temps pour que les choses se mettent en place… Ce séjour «amoureux» de Stanislas en Ouzbékistan, en avril 1982, a été, de son propre aveu, déterminant et si je n’en dis pas les contours, la suite du récit ne peut être qu’incompréhensible: soyez patients avant de vous permettre de l’impatience…

Les choses allant comme elles doivent, Zita devait repartir pour la Roumanie, Stanislas pour la France. L’avant-veille de leur séparation, elle lui demanda de lui rendre un service: une des autres femmes de la délégation dont il n’a jamais su le nom et dont il se souvient seulement que le prénom roumain signifiait «Prudence» — car, avec le recul du temps, il voyait dans ce fait comme une ironie du destin — avait de la famille en Europe, la famille d’un oncle ou d’un cousin, il ne se souvient plus très bien où, Espagne, Italie ou Portugal. Il y avait des années qu’elle n’avait pas pu avoir de contact avec eux et elle aurait aimé leur faire parvenir des nouvelles. Un soir, Zita la présenta discrètement à Stanislas. Cette Prudence lui remit alors un petit colis guère plus grand qu’un livre lui disant qu’il contenait des lettres et des photos. Par précaution il ne portait aucune adresse mais, pour cela, elle lui remit une carte postale du souk aux bonnets adressée à cette même famille. Stanislas accepta… Pour le remercier, elle lui offrit une petite peinture sous-verre: Saint-Georges terrassant le dragon…

Il devait prendre l’avion le lendemain du départ de la délégation roumaine. Comme d’habitude, accompagné d’un de ses cousins, il eut droit à la salle d’attente réservée aux personnalités mais alors que pour ses autres voyages personne ne lui demandait rien, cette fois-ci, la douane voulut fouiller ses bagages. Dans les fictions l’enchaînement des événements est souvent prévisible aussi, comme vous vous en doutez certainement déjà, le douanier trouva le paquet, demanda à Stanislas de l’ouvrir. Stanislas était un peu ennuyé mais, n’ayant pas le choix et pensant qu’il n’y avait là rien de bien grave, il le fit. Ce n’étaient pas des lettres… Ou plutôt, enveloppés dans une couche de lettres, il y avait plusieurs liasses de billets de cent dollars américains et, bien qu’il n’ait jamais eu le loisir de vérifier, à première vue, cela représentait une somme importante. Vous devinez la suite: Stanislas se retrouva en prison. Bien qu’il eut droit, privilège inestimable, à une cellule pour lui tout seul, les geôles ouzbeks ne sont pas des palaces, complètement isolé, coupé de sa famille et du monde, il y resta huit jours avant de recevoir la moindre visite et de savoir ce qui allait se passer.

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