Traque par ordinateur

Sur l’écran, dans le dossier Kharamidov, une autre ligne vient de s’ajouter:

25 décembre 2015, 14:43, FFRA Photos, Paris 2, Référence 1090156014 1 00 : 4593,56 euros.

- Vous voyez, cinq mille dollars de plus. On suit ce type à la trace. Il suffit de lire une carte pour savoir où il est!
- Presque… Hélas, vous savez seulement là où il était il y a quelques secondes. Pas où il est en ce moment précis! remarque Baker.
- Vous avez raison… C’est déjà pas mal ! Je pense que ça intéresse beaucoup nos collègues parisiens d’Interpol. Vous allez voir!

Sur l’écran virtuel, projeté sur un des murs du bureau de Baker s’ouvre une fenêtre, portant en titre “Interpol Paris”. À l’intérieur deux personnages:

- Commissaire Legrand, dit l’un d’eux.
- Inspecteur Keneen… dit l’autre.

Baker se présente à son tour:

- Vous êtes au courant de l’affaire”, demande-t-il
- Oui, Mark Smither nous a transmis ses données. Pour l’instant nous pistons la carte. Nous avons déjà un signalement assez précis de son utilisateur : vingt, vingt cinq ans, brun, type européen, un mètre quatre-vingt environ, yeux verts, plutôt bien habillé, cheveux très courts… Voulez-vous voir son itinéraire ?
- Pourquoi pas?

Dans une quatrième fenêtre apparaît une carte du centre de Paris sur laquelle des points rouges sont reliés par des flèches.

- Vous voyez, dit Legrand, il se méfie. Il est à pied, ne va jamais en ligne droite, fait un parcours plutôt de type aléatoire. Il est ainsi très difficile de prévoir ses mouvements, nous arrivons toujours quelques minutes trop tard. Il n’a pris quelques risques que cette nuit : restaurant de luxe, boîte de nuit, taxi… Il se doutait qu’on ne s’apercevrait de la renaissance de la carte que le matin. À mon avis, c’est un homme qui a déjà pratiqué cette technique. Il fait des stocks, achète le maximum d’objets coûteux, peu encombrants, faciles à revendre tant que la carte fonctionne.
- Elle fonctionnera jusqu’à quand ? demande Baker
- Comme nous avons demandé qu’elle reste active, tant que le compte sera approvisionné… Avec Kharamidov ça peut durer longtemps!
- Qui va payer tout ça?
- Kharamidov. Là où il est, il s’en moque. À notre connaissance il n’a pas d’héritiers… Ou son assassin si nous arrivons à l’attraper. De toute façon, c’est une piste intéressante.
- À moins que ce ne soit un leurre, un faux gibier pour piéger les chasseurs, suggère Keneen.
- C’est toujours un début de piste, remarque Baker d’un ton résigné.