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Écrits de Marc Hodges
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28 mai 2010

De Saniette Gallardon à Ronald Cline

Est-il possible, Ronald, que vous n'ayiez point la connaissance de l'amour que je vous porte; je vous en prie ne déchirez pas cette lettre sans la lire. Ronald, mon inexplicable amour - le chemin sinue à l'ombre entre deux pentes ; de petits buissons la bordent; vous êtes mon soleil, mes étoiles, mon espace - je tremble quand j'y pense… je marche dans Recloses et je ne pense qu'à vous qui tiendrait une place plus grande dans les voluptés que j'attends, qu'une femme est à plaindre quand elle aime; j'ai exactement votre âge - je donnerais tout au monde pour vous voir, à Recloses… J'ai une satisfaction secrète à penser que vous aimez moins que moi, si je ne vous aimais avec virulence, prendrais-je garde à vos duperies, ma tête tourne, je pense tout le temps à vous. Je ne sais plus quoi faire de mes mains.

comment vous dire tout ce que j'ai à dire; le mot passion me tient lieu de pain, de vin, de raison de vivre, se peut-il que vous ne me donniez jamais un motif de volupté or je crois tout savoir sur l'amour… je mâche continûment la saveur de vos baisers - dans le ciel, les nuages écrivent à tout instant votre nom; je me veux nettoyée de toute impression humaine.

Les trouvères chantent intarissablement… la petite place grille sous le soleil tonitruant, atressi con Persavaus, el temps que vivia (comme Perceval je suis).

Je suis fâchée contre moi-même de vous aimer à ce point; j'ai besoin de vous. Pourtant, je ne me pardonnerais pas, Ronald, de vous importuner toujours.

Ronald, Ronald, n'oubliez pas Sany qui se rêve vôtre… prenez moi en pitié.

Sany

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