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Écrits de Marc Hodges
Écrits de Marc Hodges
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14 avril 2016

La vie quotidienne

Soeur Angla raconte les miracles dont elle a entendu le récit : " les reliques sont accueillies avec des chants, des parfums, des cierges — Avit mit fin à un orage avec un fragment de la croix du christ. Toucher des reliques est le meilleur remède contre toute maladie. Un jour un aveugle vint à la rencontre de Sainte Lioba qui traçant une croix sur ses yeux lui rendit la vue. Les miracles sont une manifestation concrète de la puissance et de la réalité de dieu ; au milieu d'une nuit profonde, Saint Pierre vit soudainement le monde entier enfermé dans un rayon de soleil... Les saints ne sont que des intercesseurs car c'est dieu qui accomplit les miracles ; une jeune fille aveugle, muette et paralytique redevient normale après avoir touché le manteau de Sainte Marthe. Les reliques soignent toutes toutes sortes de maux : yeux crevés, jambes cassées, envoûtements, possessions démoniaques. Un esclave appartenant à Saint Aignan eut son pouce collé à la paume de sa main jusqu’à ce qu'il accepte de payer ses taxes — un sorcier ayant volé une hostie pour pratiquer ses maléfices, celle-ci brûla très gravement sa main — un renard avait volé une poule quand Saint Mauronce pria Christ alors le renard rapporta la poule. Un homme dont la langue et les lèvres ont été coupées se met à parler normalement — les reliques soignent toutes toutes sortes de maux : yeux crevés, jambes cassées, rhumatismes, envoûtements, possessions démoniaques.

Nous avons notre jardin. Les défenseurs ont un tarif qui règle leurs services sur la quantité de fruits qui leur sont donnés... Nous sommes très pauvres — nos femmes ont beaucoup d'enfants. Nous paysans nous avons besoin de la protection des puissants. Nous ne comprenons ni la langue des hommes d'église, ni celle des psaumes — trop souvent nous nous épuisons de fatigue pour de maigres moissons ; notre univers est infesté de fées, d'esprits, de Dieux que l'église nous interdit d'honorer ; n'ayant pas du travail toute l'année, beaucoup d'artisans sont aussi paysans ou vont de ville en ville ; les paysans sont trop souvent enterrés dans le cimetière du village... Pas assez riche pour acheter un soc en fer, je laboure la terre avec un soc en bois ; parfois de nouvelles familles viennent s'installer dans notre village en défrichant une partie de la forêt ... Celui qui possède des armes ou des outils en fer est supérieur aux autres. Nous ne comprenons pas toujours la signification symbolique des gestes du culte et nous leur attribuons une valeur magique. Pour la moisson nous nous servons de faucilles courtes et nous coupons le maïs assez haut — notre foi est grande mais nous ne pouvons pas passer toute notre vie dans l'approbation aveugle de toutes choses. Sur mes portions de terre j'essaie de faire pousser du blé du blé de printemps — pour repousser le mauvais temps, les paysans font des incantations ou plantent dans les Champs des piquets surmontés d'un phylactère contenant une formule magique. Quand nous le pouvons nous préparons avec soin du lard, de la viande fumée, du petit salé, de la moutarde, du fromage, du beurre, du malt ; c'est l'intendant du maître qui fixe les journées de travail que nous devons. Avec le lait de notre chèvre nous faisons un peu de fromage. Nous sommes vêtus de chemises de laine grossière ou de lin, d'une blouse et nous portons des sabots aux pieds. Le maître peut vendre n'importe lequel de ses esclaves. Nous devons fournir à notre maître des poulets, du miel et des oies. La mort rôde à la fois autour de nous. Je dois remplir de foin le râtelier des bœufs, leur donner à boire et sortir leur fumier — je n'ai pas d'autre choix que de me résigner à mon sort. Gottfried paysan doit chaque année donner au duc Bérenger neuf poulets, 30 oeufs, deux pourceaux. Nourrir ma famille est le plus souvent impossible. Nous travaillons sans arrêt du matin au soir. Nourrir ma famille est d'habitude difficile ; grâce à notre petit jardin, nous mangeons quelques légumes — avec le lait de notre chèvre nous faisons un peu de fromage. L'église nous menace sans discontinuer de l'enfer — la moitié des terres que je cultive est précaire ? Je dois pour cela payer un loyer — la plupart des esclaves sont des prises de guerre... Les défenseurs ont un tarif qui règle leurs services sur la quantité de fruits qui leur sont donnés — pour obtenir la pluie l'église organise des processions de reliques... La plupart du temps les paysans élèvent des porcs. Pour perdre le moins de grains possible, nous coupons les céréales avec une faucille dentelée et nous moissonnons tôt le matin pour que la rosée attache les grains à la tige.

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