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Écrits de Marc Hodges
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26 juillet 2015

mémoire de mes déboires

Si je n’ai pas une excellente mémoire des événements de ma vie quotidienne et si, pour écrire cette autobiographie, je suis souvent amené à consulter mes caisses de photographies ou à faire appel à des proches qui rectifient, confirment ou démentent mes affirmations, j’ai par contre une excellente mémoire des situations dans lesquelles je me suis trouvé stupide car je ne parviens pas à m’absoudre des maladresses que j’ai ainsi pu commettre.

J’ai déjà rapporté ici la rebuffade que m’a valu ma première tentative auprès d’une fille de ma classe. Il y a presque 80 ans de cela et je m’en souviens comme si c’était hier, je me vois encore rédiger le mot bref que je voulais lui faire passer, j’en revois le papier (une simple page de cahier quadrillé déchirée) et la couleur de l’encre. Du même genre a été la mésaventure vécue en classe lorsque j’avais 11 ans et que j’étais en classe de quatrième : notre professeur de français, Madame Leblanc — seule ma déconvenue m’a fait retenir son nom — faisait travailler la classe sur ce que l’on appelait alors une explication de texte, exercice des plus rébarbatifs et inutiles que l’on puisse imaginer et qui consistait pratiquement à une paraphrase constante d’une page d’auteur. J’ai curieusement oublié de quel auteur il s’agissait alors comme da la page en question, mais je n’ai pas oublié le mot qui me valut la moquerie de tous mes camarades, il s’agissait de « guêpière » et la professeur demanda : « Qui sait ce que ce mot veut dire ? » Ayant beaucoup lu, je levais le doigt ce qui, étant comme je l’ai dit le plus jeune de la classe, me valut cette remarque amusée de Mme Leblanc : « Vous, Monsieur Roman, à votre âge, alors que vos camardes semblent l’ignorer, vous savez ce que ce mot signifie ? ». Je l’expliquais et, dans cette époque où tout ce qui pouvait évoquer de près ou de loin la sensualité, provoqua les hurlement de la classe.

Une autre anecdote, du même genre, lorsque j’entrais en terminale : le jour de la rentrée, deux professeurs discutaient entre eux, l’un d’entre eux était un nouveau venu au lycée et, manifestement, l’autre qui était depuis deux ou trois ans dans l’établissement — les professeurs changeaient souvent dans ce petit lycée de Lozère qui ne leur servait souvent que de poste de début — le mettait au courant des habitudes, des avantages et des inconvénients du lieu. Je passai près d’eux. Le professeur d’anglais dont j’avais été l’élève trois ans auparavant, me fit signe d’approcher et me présenta au nouveau : « C’est donc vous ce fameux Roman dont tout le monde parle… » suggéra celui-ci. Je ne sus que dire et restai stupidement sans voix. Je pense pourtant aujourd’hui que cette remarque se voulait flatteuse et faisait allusion à mes succès scolaire mais, sur le moment, je la reçus comme une gifle, me contentant d’un ridicule : « Je ne sais pas Monsieur » et rompant aussitôt l’échange je m’enfuis presque au grand étonnement de celui qui sera, pendant un an, mon professeur d’allemand langue que jusque là j’aimais. C’est certainement pour cela aussi que je me souviens encore que c'est ce soir là qu’avec mon père j’entendis et écoutais la voix haineuse, si rocailleuse et caractéristique ‘d’Adolf Hitler :« Und ich möchte schliessen mit dem Bekenntnis, das ich einst aussprach, als ich den Kampf um die Macht im Reich begann. Damals sagte ich: Wenn unser Wille so stark ist, dass keine Not ihn mehr zu zwingen vermag, dann wird unser Wille und unser deutscher Stahl auch die Not meistern Deutschland – Sieg Heil! » et que je traduisis à mon père le fin de ce discours : « Si notre volonté est si puissante que rien ne peut nous contraindre, notre volonté allemande et notre sidérurgie sauront triompher de la situation »

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