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Écrits de Marc Hodges
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4 mai 2015

Le temps passe

Adur n’est pas fou, n’est pas paranoïaque, ne s’invente pas des persécutions car il sait ce qu’il sait. Sur la première page, une trace semi-circulaire marron foncé dénonce la tasse de café qui y a été posée — Adur se repose. Il est cerné de paroles dont il est presque sûr qu’un certain nombre le concernent. Seul le prix n’importait pas. Son effacement lui est un peu douloureux... Son oisiveté n'a rien à voir avec ces quelques journées de vacances qu’il s’accordait de ci de là sans perdre de vue la compéttion qui l’attendait. Leur anniversaire de mariage... Adur y a mis beaucoup de soin : s’il avait envie d’aller à droite, il allait à gauche ou tout droit ; s’il était attiré par telle ou telle affiche, telle ou telle devanture, il s’en éloignait aussitôt ; il est cerné de paroles dont il est sûr qu’un certain nombre le concernent. Hôtel ? Difficile... Adur a aimé les voitures, ses voitures mais dans son errance dans la ville, il ne peut plus se permettre d’en avoir une ; Adur s'est habitué à regarder le mouvement de ses semblables comme un spectacle qui ne le concerne plus vraiment ; Adur n’avait pas le droit de leur dire quoi que ce soit. Adur se demande ce qu'il fait là. Adur s’assied sur un des quatre bancs qui occupent chacun des angles de la pièce. 41 toyota neuves disponibles à des prix incroyables : iQ, Auris, Yaris, Aygo, Avensis, Verso, Prius, Urban Cruiser. Adur se dit que la foule est peut-être une protection, qu’il y sera anonyme, invisible même... Adur voudrait fuir cet immonde secret commercial que, parlant une langue rare il a surpris — le ciel affiche un bleu très doux. Effondré sur sa chaise dure, coudes appuyés sur la table, tenant sa tête entre ses mains, il se laisse aller à un vague sommeil dont il émerge brusquement, estimant qu’il avait dû ne dormir que quelques minutes mais bénissant cette courte pause qui a libéré son crâne de la brume de fatigue qui l’encrassait. La ville lui est un monstre polymorphe dont il faut sans cesse qu’il se méfie mais qui, pourtant, dans le même temps le protège si il réussit à y rester anonyme ; Le temps passe. Il se veut dans l'ombre, hors d'atteinte ; Un endroit chic où semblaient-ils venaient les people, décor signé d’un des plus réputés architectes du moment — Adur évite toujours le centre. Qui, dis-tu... Un petit vent frais commence à se lever annonçant une journée agréable. Mais il a appris à se méfier de la normalité et de l’apparence ; le ciel affiche un bleu très souple — Adur se demande ce qu'il fait là. Cet enfant qui, soudain, arrête son jeu dans le petit square où il s’est assis pour en sortir avec sa trottinette. Des gens inconnus passent dans tous les sens ; dans la foule, il pense qu’il est suivi, que tous ceux qui l’entourent affectent l’indifférence pour mieux le surveiller ; Entre dans un bar : téléphones — Rien ne se passe ; le résultat est trop incertain... Il aurait voulu que tout affolement, toute incohérence lui soient enlevés — Le danger est devenu une partie de lui-même et il ne pourra pas toujours l’ignorer — Aucune inscription, rien qui puisse l’inciter à faire un choix quelconque ; C’est la première fois de sa vie qu’il part ainsi sans payer ; Adur n’en est pas là.

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