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Écrits de Marc Hodges
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16 février 2015

un lecteur en quête de narrateur

I - 87

Comment ça se peut que je comprenne ce dont tu parles quand tu parles d’une expérience que je n’ai jamais vécue, par exemple d’une sensation devant un paysage? Comment comprendre autrement le déluge d’articles qui, en mars 1984, suivirent le suicide de René Raymond sinon par la nécessité absolue de contenir l’inadmissible. Comment concilier, par exemple, le Il qui lentement se dessine ici et celui de la conversation que nous avons eue à son dernier retour de Tachkent? Il me rapportait un débat philosophique qu’il avait eu avec un de ses jeunes cousins de Tachkent. Comment coucher avec elle? Plus elle se dérobe, plus il en a envie. Comment croire une chose inconcevable? Car l'homme passe au travers de la vie avec une rapidité inexplicable: or que faire sinon laisser tenter de changer les choses. Comment croire une chose inconcevable? Pourquoi Seigneuret ou un autre est-il dans ce récit et Jouannault, qui est qui? Des choses monstrueuses peuvent toujours arriver car tout homme accepte d'être tout à fait mortel, sans résurrection et toute vie, même si le destin envoie parfois des signes, n'est rien de plus qu'une somme d'histoires aléatoires! Les choses se défont si facilement et rien ne recommence jamais: l'homme lutte chaque jour contre les traumatismes de la réalité. Comment deviner? Jeune recrue de la police , venant de Vancouver, elle n’avait pas encore eu le temps de se créer un réseau d’amis. Comment elle a atterri ? éa peut pas être un hasard!. Comment en effet, après avoir parlé de nos jeux adolescents, ne pas évoquer une part du récit berlinois de Il qui, sur le moment, m’avait paru plus que confus me faisant craindre qu’il n’ait plus toute sa raison. Comment en effet, après avoir parlé de nos jeux d’adolescence, ne pas rappeler une partie du récit berlinois de Il qui, alors, m’avait parue plus que désordonné. comment être au rendez-vous du Grand N ? Dans quelle partie de lecture/écriture, d'interaction /projection se trouve-t-on ? Je ne suis plus tout à fait lecteur en quête de narrateur, je suis progressivement, par mon propre mouvement ou par l'invitation qui m'y est faite en désir d'écriture. Comment exprimer l'univers en paroles? Il y a un dehors du récit, affirmé comme un réel; tout est vrai en lui, parce qu'un auteur n'invente rien: un monde où se passe autre chose. Comment il se les était procurées est une autre affaire,il publia une photo sans ambiguïté d’un baiser langoureux sur la bouche entre notre homme politique et un beau jeune homme de son âge. Comment il y est arrivé est encore une autre histoire, son histoire. Comment juger elle puisque je l’aime? me dit Stanislas. Comment l’ignorer?╔. Comment le pourrais-tu, personne ne le peut. comment le savez-vous? L’officier semble assez désinvolte, il ne peut réprimer un très léger sourire qui plisse à peine ses lèvres. Comment les éviter que rien n’est sûr dans ce monde où tout relève de l’arbitraire des apparences et de leur interprétation?. Comment ne pas avoir quelques remords devant leurs inconséquences car je sais tout ce qu’il y a en elle d’incomplétudesni vous ni moi n’avons le temps de lire dix pages par jour et je ne voudrais pas vous imposer cette lecture au-delà du raisonnable. Comment ne pas céder? elle est montée dans la Riesenrad passant la tête à une fenêtre de la cabine pour que je puisse la photographier; puis ce fut à mon tour. Comment ne pas le reconnaître! Pourtant je n’en ai aucun remords car je suis intimement persuadé que je ne peux aller plus vite et que, pour que la leçon porte. Comment ne pas penser ? Que faire d'autre ? Une question est une question: après tout.. Comment parler de la merveille d’équilibre et d’harmonie de sa poitrine: deux petites dunes jumelles dressant leurs pointes sur l’immensité ocre du désert; deux fruits d’amour rosés, parfumés d’ambre et de cannelle; deux jeunes alouettes dans la douceur tiède de leur nid. Comment peut-on être persan?ç c'est Montesquieu, pas Voltaire :-. Comment peut-on être persan? s’étonnait déjà Voltaire dont un des héros se prénommait d’ailleurs Uzbek. Comment peux-tu tomber dans cet exotisme de bazar et te laisser ainsi prendre au piège des mots: si les noms ont un certain prestige, ce n’est qu’à la fiction qu’ils le doivent. Comment pourrais-je le connaître? Comment pourrait-il penser que ses parents l’espionnent? Nous avons toujours eu l’habitude de nous faire confiance les uns aux autres, de parler de nos problèmes ou de nos désirs. Comment pouvez-vous dire cela? Charlus se contente de sourire, elle aimerait tant entendre un bruit de vagues lavant des rochers. Comment René Robertelli aurait-il autrement la moindre existence? Qui est ce Il que vous ne connaissez que dans la mesure où je vous en parle? Que serait un monde sans mots? Et que seraient les mots sans tous les jeux qu’ils autorisent? Pourquoi René Robertelli et non Pierre Dubernard? Nous avons tous besoins des mots car, seuls, ils nous ouvrent à la possession du monde et en limitent l’absurdité. Comment résister à tout cela, comment ne pas laisser s’insinuer en moi le ver du soupçon? Je sais aujourd’hui que j’ai lancé une machine infernale et que, quoique ma consciences résiste, tous ces dires me contaminent: je ne sais plus qui est Ilje ne sais plus qui croire et je doute de tout. Comment s’appelaient-ils? Que vous importe? D’où venaient-ils? Du lieu le plus prochain. Comment savent-ils son prix? qui peut vouloir d'un mot à valeur de tourteau ou de paille ?. Comment savoir? Comment savoir si vous ne l’aviez pas épousé?. Comment savoir? elle aurait aimé avoir le pouvoir de connaître ses proches sous toutes leurs facettes, comme si elle était au-dessus de ce labyrinthe de glace qu'était pour elle sa vie, non devoir se contenter de ces uniques moments où ils montraient leur seule face momentanément visible. Comment savoir lorsque je l’ai rencontré sur la plage qu’il deviendrait le Général?. comment se fait-il qu’Argencourt ne soit pas encore revenu, demande Elle, il ne manque plus que lui de leur groupe de connaissances et il y a presque un quart d’heure qu’il a été emmené. Comment se fait-il qu’avec sa nationalité il circule aussi aisément dans le monde entier?. Comment se fait-il qu’ils n’interrogent que des hommes, demande elle ? Elles ne savent quelle attitude adopter, que faire dans cette étrange soirée dont ne sont pas respectées les règles habituelles. Comment se fait-il que quelqu’un puisse encore se servir de cette carte?. Comment se fait-il que vous soyez là? Sa mémoire est emplie de fureur, il y a dans le ton de sa voix une rancœur extraordinaire. Comment se peut-il qu’aujourd'hui nous ne puissions plus nous comprendre? Comme j'aurais aimé que notre temps s'arrête, prendre le temps de donner forme à ma vie. Comment se tromper, pourquoi persévérer dans l'erreur? Il n'est pas nécessaire de choisir entre les faits et la fiction, ce choix est vraiment son affaire, il ne peut le partager avec personne d'autre. comment soupçonner elle puisqu’il en était amoureux? La formulation de son soupçon n’aurai-il pas suscité une certaine réalité des faits?ç╤. Comment te sens-tu il? Ton costume est-il bien à tes dimensions?. Comment trouver les mots et pour qui? Je découvre avec douleur la solitude de l’écrivain. Comment utiliser le langage si vous ne faites pas confiance à ce qui vous est dit? Croyez-moi, je ne mens que juste ce qu’il faut pour passer de la réalité à la fiction. Comment vivre sans amour? Comment vivre?. Comment vous dire, à vingt quatre ans on a peu d’expérience, les tentations sont d’autant plus subtiles que l’on est sûr de les dominermême si le pouvoir est hallucinatoire, les faits imposent leurs évidences: nous n’avons pas su prévoir les tragédies qui se dessinaient. Comment vous remercier de cette aide inestimable? Dès que j’ai reçu ce courrier, je me suis empressé d’ouvrir l’envoi de ce lecteur pour comparer avec mon fichier. Comment vous remercier, chers messieurs Baumgerten et Demombynes, que pourtant je n’ai pas le plaisir de connaître, qui me faites faire un pas gigantesque? Je vous envoie. Comment vous remercier, lecteurs de tant de perspicacité? Je ne doute plus, avec vos aides multiples de vaincre les difficultés dans lesquelles m’entraînent tous ces jeux de défrichage. Comment vous rendrai-je les perfections de son âme, l’élévation de ses sentiments, la droiture de ses intentions, la régularité de ses mœurs, l’étendue de ses lumières qui embrasse tous ses devoirs? Voyez donc après ça ce que vous avez à faire. Comment, celui qui ignore sa propre valeur, peut-il connaître celle du mot? Inutile au sage de le transmettre à l'ignorant. Comment, dans cette situation, prendre une décision juste? S’il avait raison, que son emprisonnement ne soit dû qu’à la malchance, un refus mettait en danger sa famille; s’il se trompait, que tout cela n’était que la mise en scène d’une pièce écrite depuis longtemps, il devait couper tous les ponts:si l’idée, en tant que telle, ne l’effrayait pas, la force de ses attaches sentimentales faisait qu’une telle rupture lui était infiniment douloureuse. Comment, dans cette situation, prendre une décision juste? Si j’avais raison, si mon emprisonnement n’était dû qu’à la fatalité, je mettais ma famille en danger.

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