Débats religieux entre les abbés Ither, Gozlin et Audulf

Ingon est accusé de cracher dès qu'il a fini sa messe — il faut, dit Gozlin, croire en ce que le synode déclare juste — nous ne croyons pas possible de constamment choisir le bien et de vivre sans péché — nous ne croyons pas que l'homme puisse, par son seul libre arbitre, s'abstenir du péché — l’ordre des destinées n’est que l’effet de la Providence ; l'église d'orient prétend que nous ordonnons comme évêques des diacres sans qu'ils soient prêtres ; dieu ne peut faire le mal. On ne peut détruire les images sans manquer de respect aux autres objets sacrés. Nous condamnons tous ceux qui pensent qu'il y a trois corps dans le corps de Christ ; dieu ne peut faire le mal... Dieu ne peut faire le mal. Il ne faut ni adorer ni détruire les images... Ce sont les assemblées de nos évêques qui décident de ce que nous devons croire ou non ; il faut respecter les images car elles aboutissent à des miracles de Dieu. Nous ne pouvons pas croire que la volonté de l'homme soit suffisante pour lui permettre d'atteindre la vertu et le bien.

Pour assurer son salut l'homme doit posséder sept esprits : esprit de crainte, de piété, de science, de conseil, de force, d'intelligence, de sagesse, commence l'abbé Audulf. Le monde des vivants est éphémère, il est mauvais et maudit... La royauté n'est qu'une délégation de pouvoir de Dieu au monarque pour le bien de son peuple — quand l'église peint christ sous forme humaine, elle ne divise pas son unité. Dans la contemplation d'une belle image religieuse, l'esprit éprouve le besoin de s'approcher de la majesté divine — christ a deux nature qui ne sont pas en conflit l'une avec l'autre... La foi exige le renoncement de la raison — dans la contemplation d'une belle image religieuse, l'esprit éprouve le besoin de s'approcher de la majesté divine. Pour assurer son salut l'homme doit posséder sept esprits : esprit de crainte, de piété, de science, de conseil, de force, d'intelligence, de sagesse... Dieu peut tout faire sauf le mal. Le monde des vivants est éphémère, il est mauvais et maudit... Frère Waltgauld prétend à tort que Christ est un humain élevé par dieu à la divinité ; à l'inverse des impies, nous pensons qu'une oeuvre d'art doit chercher la perfection pour s'approcher de dieu... à l'inverse des mécréants, nous pensons qu'une oeuvre d'art doit chercher la perfection pour s'approcher de Dieu ; Dieu est par essence le véritable, le souverain bien.

Aldebert est accusé de cracher dès qu'il a fini sa messe, commence l'abbé Ither. Nous affirmons que le Saint-Esprit tire son origine du Père et du Fils — voilà ce que moi Ither j'affirme être la vérité — quelqu'un disait avec raison: "Si c’est un Dieu qui gouverne le monde, d’où peut venir le mal qui y règne" ; si un clerc se rend coupable d'une faute grave, constatée par deux témoins, il doit cesser d'appartenir au clergé ; tout homme est malheureux dès qu’il est susceptible de châtiment... L’ordre des destinées n’est que l’effet de la Providence... La plupart des jugements de dieu sont cachés jusqu’au jour du jugement dernier. Ainsi parle notre abbé Ither quand il dicte son livre à frère Agobard ; nous condamnons tous ceux qui pensent qu'il y a trois corps dans le corps de Christ. Ither insiste pour que nous nous pénétrions de ses arguments ; prévoir ce qui est libre et contingent, c’est moins avoir une connaissance lumineuse qu’une opinion ténébreuse et sujette à l’erreur. Il ne faut ni adorer ni détruire les images — nous ne croyons pas que l'homme puisse s'abstenir du péché. Nous croyons en un seul et même Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, le même parfait en divinité, et le même parfait en humanité, le même vraiment Dieu et vraiment homme.