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Écrits de Marc Hodges
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5 septembre 2014

j’irai au bout de mes promesses

« Sentirsi oh Dio morir ! / E non poter mai dir ; / Mori mi sento… Dieu ! se sentir mourir, sans pouvoir jamais dire je me sens mourir » dit Métastase dans son mélodrame Antigone, je ne suis pas doué pour l’autobiographie : ce que je devrais rapporter de cette histoire me concerne de trop près pour que j’en sorte indemne. Il aurait fallu me livrer à vous, vous dire tant de choses tues que je me rends bien compte des insuffisances de ma narration… Bien que sachant à quel point ce serait nécessaire, je n’aime pas parler de moi ; c’est ainsi par pudeur que je ne vous ai pas fait part des multiples incidents dont, depuis le 11 avril, j’ai été victime. Je n’ignore pas que leur récit aurait donné de l’animation à cette histoire qui en est par trop dépourvue, qu’il aurait renforcé son intrigue, apporté le suspens qui manque… C’était trop me placer en son centre et vous donner ce que vous ne pouviez pas être sans attendre : vol de mon courrier dans ma boîte aux lettres, bris de la lunette avant de mon véhicule, disparition de ma carte bancaire de mon portefeuille et de dossiers dans mon bureau, cambriolage de La Bégude, agressions diverses… autant de matières à pimenter cette histoire que, par pudibonderie, j’ai tues. Pourtant, que penser par exemple, de ce matin récent où, pour aller à l’aéroport, sortant de bonne heure de mon immeuble je découvre un jeune homme, vêtements de la banlieue nord — casquette à visière cassée, tee-shirt CK sous un survêtement synthétique, tennis Puma, téléphone portable à l’oreille…— qui, en faction devant ma porte, semblait m’attendre car, feignant l’indifférence, de sa curieuse démarche balancée, il me suivit jusqu’à ma voiture puis, rejoint par un comparse en scooter, me prit ostensiblement en filature jusqu’aux limites de la ville disparaissant soudain dans une quelconque artère des faubourgs dès lors qu’il furent relayés par une BMW noire aux vitres fumées qui ne me quitta plus jusqu’à l’aéroport.

« Periglioso è cercar quel che trovato / Soddisfa si, ma più tormenta assai / Non ritrovato… Il est dangereux de rechercher ce dont la découverte satisfait ; mais ne pas le découvrir cause de plus grandes souffrances », j’hésite de plus en plus devant l’attitude à adopter : me débarrasser des fichiers entre les mains de Jouannault, les diffuser dans leur intégralité sur le web, les faire parvenir à la justice ou à quelques unes des personnes concernées… ou les détruire car je manque de certitudes. Ne rien faire peut-être ? La seule décision certaine est que j’irai au bout de mes promesses.

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