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Écrits de Marc Hodges
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6 juillet 2014

une interview

- VII –


Une interview… Une de plus… pour une quelconque télé italienne. Laquelle ? Il ne sait plus, ne sait même pas s’il l’a su. Son éditeur lui a simplment dit : tel jour, telle heure, Mariella Cebaldi a insisté, elle veut t’interviewer pour son émission de littérature « lettere a notte », elle vient chez toi à Procida, essaie d’être aimable…
 
Bonne remarque, Constantin est rarement aimable avec les journalistes dont les questions toutes formatées sur la relation entre sa vie et ses personnages l’emmerdent. La plupart du temps il a l’impression su’ils n’ont même pas lu ses livres. Les ont feuilleté… dans le meilleur des cas. Mais bon, c’est un marché, il a besoin d’eux pour sa notoriété. Et avec tout son monde à entretenir, il n’ignore pas que la notoriété fait vendre même les ouvrages les plus bâclés. Ils ont besoin de sa notoriété pour vendre leur salade. Un marché gagnant-gagnant qui vaut mieux quelques moments d’ennuis même s’il s’est juré de ne jamais s’ennuyer dans la vie.
 
Il attend.
 
On sonne : Mariella Cebaldi de…
Il l’interrompt : enchanté, entrez…
 
Elle entre. S’engouffrent avec elle deux hommes, l’un avec une lourde caméra sur l’épaule, l’autre avec une valise métallique. Techniciens qu’il salue négligemment.
 
Il répète : entrez… Ils entrent.
Regard professionnel de la journaliste, une grande brune élancée aux longs cheveux vaporeux entourant un visage de madone renaissance, très fine, extrêmement élégante dans une robe d’été vaguement transparente qui flotte autour d’elle tout en laissant deviner la perfection de ses formes. Elle cherche déjà où installer son interview : il fait un peu sombre dans cette pièce, pourrions-nous nous installer ailleurs ? Elle parle un français parfait avec juste ce qu’il faut de mélodie italienne pour enchanter la langue.
Bien sûr, le jardin, la tonnelle peurt-être.
Il la précède, ouvre la porte qui donne sur la jardin. La chaleur entre en trombe. Elle a comme un mouvement de recul. Suivez-moi, il la précède, la conduit sous la tonnelle de vigne vierge où pendent de nombreuses grappes encore vertes, un camaïeu animé d’ombres et de lumières sur la table de fer forgé et les fauteuils d’osier. Elle se tourne vers le cameraman, l’interroge du regard : Sì, perfeto, può fare belle immagini...
Ok, dit-elle… Nouveau regard interrogateur au cameraman qui joue parfaitement les professionnels, regarde autour de lui, semble interroger la lumière, déplace deux fauteuils, en désigne un du doigt.
Elle : voudriez-vous vous installer ici.
Constantin s’assied dans le fauteuil qu’elle lui désigne, elle se place dans l’autre. Le cameraman pose sa caméra sur un pied, règle son appareil. L’autre homme a sorti du matériel d’enregistrement.
Voulez-vous quelque chose à boire avant de commencer ?
Non, merci… Je sais que vous parlez bien italien, acceptez-vous que je vous interroge dans ma langue.
Si, certo…

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