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Écrits de Marc Hodges
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5 avril 2014

Je ne pouvais plus faire semblant de dormir

Ma véritable initiation à la sexualité et à ses plaisirs vint, comme je suppose dans la plupart des cas, par surprise. Un soir, dans le dortoir, alors que les lumières, y compris dans le box du pion de nuit, avaient été éteintes et que je commençais à m’endormir, je sentis quelqu’un se glisser dans mon lit. bien sûr je n’avais pas été sans être, d’autres nuits, intrigué par divers chuchotements ou vagues remuements dans le silence mais je n’avais jamais vraiment ni imaginé, ni cherché à savoir ce qui se passait alors. Ce soir-là, un garçon venait dans mon lit. Je ne savais pas de qui il s’agissait mais j’éprouvais un vague sentiment de curiosité qui m’interdit de bouger. Je fis semblant de dormir attendant avec une certaine fébrilité ce qui allait se produire, me demandant comment j’aurais, dans ce cas, dû réagir. Il y avait entre collégiens une complicité réelle qui passait bien avant les inévitables inimitiés. Ainsi faire intervenir un professeur — ou un pion — dans les relations entre nous était de l’ordre de la trahison, donc de l’impossible. Je choisis le comportement de l’autruche : feindre de ne rien entendre, rien voir, rien sentir et pour cela ne pas manifester le moindre signe d’éveil. C’est alors que je sentis qu’une main se dirigeait lentement, avec de lentes précautions, vers la braguette de mon pyjama et s’y attardait quelques temps sans le moindre mouvement. Si je m’étais promis de rester immobile, j’étais cependant incapable de maîtriser la raideur qui monta lentement dans mon texte. Je fis semblant de m’éveiller, me tournai lentement pour me mettre sur le ventre. La main resta en place, coincée entre le drap et le pyjama. Le remède était pire que le mal et ma ruse n’en était pas une d’autant que quelques doigts se mirent à bouger lentement commençant à faire naître en moi quelque chose comme du plaisir, je bougeai encore, me mis sur le côté et je sentis le corps de l’élève inconnu se lover contre mes fesses, je sentis la rigidité de son sexe qui s’appuyait puis bougeait lentement contre moi alors même que deux doigts de la main avaient franchi la barrière du pyjama et touchaient, puis prenaient, doucement ma verge. J’avais bien essayé quelquefois, imitant les gestes obscènes de quelques camarades, de me caresser, mais mes caresses étaient restées timides, maladroites. La main qui me tenait maintenant fermement le sexe commença à faire bouger la peau du prépuce qui était alors bien fermé, tirant avec tendresse pour essayer de la dégager.

Je ne pouvais plus faire semblant de dormir, je glissai ma main dans mon dos pour trouver le sexe qui s’y appuyait. Il se laissa faire sans résistance. À ma grande surprise je m’aperçus que la peau de sa verge pouvait descendre bien plus bas que le mienne et dégager la totalité du gland. Le garçon inconnu se mit à bouger lentement son bassin accentuant les gestes de ma main. Ce fut ma première masturbation. Elle fut douce et lente. Je sentis sur ma main quelques gouttes d’un liquide tiède et arrêtai mes mouvements mais le garçon, de son autre main, me retint manifestant que je devais continuer. Cela dura ainsi quelques minutes jusqu’à ce que j’éprouve comme un choc électrique, un spasme de plaisir, violent, inattendu qui laissa mon sexe douloureux de plaisir.

Alors, sans un mot, me déposant juste un baiser dans le cou, l’inconnu sortit lentement de mon lit et disparut sans bruit dans la nuit du dortoir. Ce soir-là, réfléchissant à ce qui venait de se passer, me demandant ce que je devais en penser et quelle attitude prendre, je mis quelques temps à m’endormir.

 

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