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Écrits de Marc Hodges
Écrits de Marc Hodges
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9 décembre 2013

La vie lui a souvent semblé un rêve

La vérité du passé est ballotée entre la mémoire et l'imaginaire — revoit ce bel enfant dont l'image le poursuit éternellement. Les souvenirs ravivent des rencontres mais aussi des anxiétés, des enfers qu’il croyait oubliés... le monde paraît clos, refermé entre lui-même comme celui d'une noix, et, des conversations environnantes, aucune parole ne le pénètre, un récit échoue toujours à rendre compte de l'existence — revoit ce bel enfant dont l'image revient sans fin... Aucune loi n'oblige un roman à être rationnel — la vie lui a éternellement semblé un rêve… ; retrouver et juger le passé… laisse tout venir à lui, tant de souvenirs, de péripéties, de visages, tant d'instants ; a sans fin besoin de se rassurer, de penser que les événements du monde lui sont malsains — tout lui revient en désordre — son passé le rattrape — se souvient assez nettement de Ganançay, Gwendolen Erme revoit ce beau matin d'août où, avec sa mère, Mademoiselle Mukoma est allée au bord de la mer et a passé tout son temps à admirer les vagues. Il n'est pas facile de juger l'importance que tel événement a eu dans la construction complexe d'une réalité. Les arbres sont fleuris d'oiseaux; rengaine, rengaine — se retourne.

Sa mémoire ressemble à un disque dur d'ordinateur où s'effacent intarissablement des circonstances, les arbres sont fleuris d'oiseaux, toute histoire existe prise dans un réseau abondant de liens... Le monde de l'enfance lui paraît ponctuel, enfermé dans l'instantané, l'impensé et semble impossible à penser autre, la distinction entre les péripéties qui sont des signes du destin et ceux qui n'en sont pas n'est pas évidente. La vie lui a souvent semblé un rêve… Il n'a de photos ni de Mademoiselle Dedalus ni de Paulina Pandolfini ni de Julie Lafougue — Omar Bumstead paraît débordant de souvenirs d'enfance —n'a jamais rien contrôlé ; Monsieur Othon pense qu'il semble malade... Il se souvient de tout, ses journées ont passé si rapidement qu'il ne souvient pas avoir vécu — sa mémoire se construit d'images disparates, d'émanations, de fragments sonores, de visages — le tableau a la simplicité d'un chromo de calendrier des postes — essayer de retrouver toutes les circonstances. Revoit ce beau matin d'août où, avec sa mère, Jacques est allé au bord de la mer et a passé tout son temps à admirer les vagues... Essayer de tout dire... Menace. Brouhaha... Mme Sinouls a comme une rude envie de retourner au monde de l'enfance, de s'enrouler foutrement dans une couverture d'insouciance.

Renoncer à faire des phrases ; à cette distance, il lui est impossible de reconnaître l'avant et l'après’; il se souvient encore, dans son souvenir, c'est un jour de rêve. Nostalgies pathétiques... Le monde s'offre à Monsieur Othon... Tant de réminiscences, de circonstances, tant d'instants… Pense qu'il est malade ; le drame de l'homme n'est pas la mort, extravagante, aberrante. n’est pas capable toujours de choisir entre fantasmes ou réminiscences ; le monde de l'enfance lui semble ponctuel, enfermé dans l'instantané, l'impensé et paraît impossible à penser autre. Retrouver un souvenir... Sourit, son père le porte entre ses épaules… le moment semble éternel…, retrouver et juger le passé ; ses journées ont passé si promptement qu'il ne souvient pas avoir vécu. Intuitions douloureuses, la vie n'est qu'un immense présent déserté et la pensée certaine de la mort qui lui semble inépuisable et qu'il ne s'agit loin de dévorer à belles dents.

Passé. Il semble que quelque chose de mal pourrait se produire — il se souvient encore, Rosa Sinouls semble bourrée de souvenirs d'enfance, le destin sait se jouer des marionnettes que nous sommes. De sa place, ne peut voir la grève, seulement un grand bateau blanc qui apparaît — essayer de maintenir vif la mémoire de tous ceux que j'ai connus, aimés, qui ont fait de moi ce que je suis — n'a aucune idée du lendemain — sur quelles traces s'appuyer. Ses journées ont passé si hâtivement qu'il ne souvient pas avoir vécu — ne demandez ni de raconter son réel dans son ordre apparent, ni de tout en dire, rêve qu'elle est pilote d'avion de chasse, survole la foule en vrombissant, toute mémoire est un bordel — Monsieur Grand aimerait retrouver le trop-plein de l'enfance. Essayer de retrouver tous les événements — l'enfant sourit ; je ne sais par où commencer. La vie n'est qu'un immense présent déserté avec la pensée certaine d’une mort qui lui paraît inépuisable et qu'il ne s'agit de dévorer à belles dents, je me raccroche à la dérisoire illusion de ce qui a été. sa vie semble partagée entre rêve et imagination. Les actions infimes ont sur notre réel de gigantesques incidences ; jure — son souvenir se construit d'images hétéroclites — une petite fille, qui appelle, court dans la prairie à la poursuite d'un caniche doré tondu ras, il fait si beau — essaie de se souvenir encore, la petite fille, qui l'appelle, court dans la prairie à la poursuite d'un caniche doré tondu ras, il fait si beau ; il se souvient encore. Aimerait retrouver le trop-plein de l'enfance. Toutes ces morts… d'autres personnages traversent le paysage, dont Johanna Dedalus ne se souvient pas ; le drame de l'homme n'est pas la mort, se retourne, souriant. Creuser les souvenirs jusqu’à l'os, Johanna Dedalus ne se demande pas où Rachel se trouve mais veut le trouver. Écrire n'est apparemment qu'un prétexte —-vie partagée entre cauchemar et irréel... La mémoire est une éponge qui efface autant qu'elle absorbe —, Ostapenko revoit… et ce souvenir l'émeut étrangement…. Notions douloureuses — poursuit ses imaginations... Péripéties... A perpétuellement besoin de se rassurer — toute réminiscence est un roman. Au moment où Johanna Dedalus s'y attend le moins, son enfance la rattrape et la frappe en plein visage comme une gifle brutale, l'imagination est un fauve à l'affût ; laisse tout venir à elle. Johanna Dedalus, Théobald, Ostapenko … et tant d'autres ; le monde s'offre à Johanna Dedalus — la distinction entre les incidents qui sont des signes du destin et ceux qui n'en sont pas n'est pas certaine. Eugénie Bogey revoit… et ce souvenir l'émeut étrangement…... Ce n'est pas écrire que se laisser dominer par les contraintes du temps ; bouffées… quelques souvenirs l'assaillent brutalement — toute mémoire est un bordel. Traverse la foule en courant, s'insinue dans son épaisseur, revisiter ses vies... Court dans le blé, les herbes hautes lui fouettent les jambes... Des moments essentiels ; aimerait bien retrouver le trop-plein de l'enfance.

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