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Écrits de Marc Hodges
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18 mars 2013

agressions

La quatrième lettre avait annoncé ceci: «Je m’ennuie toujours… un peu moins cependant mais puisque vous continuez à m’ignorer, je vais dès cette nuit m’en prendre directement à vous».

Évelyne sombre dans la perplexité: encore moins qu’avant, elle ne peut rien dire et, de toutes façons, personne ne la croirait. Elle ne peut même pas en parler à son mari. La seule solution qui lui paraît intelligente, est de s’enfermer avec sa famille dans son appartement et, revolver de service à portée de main, prétextant un rapport urgent à rédiger, de rester éveillée: il ne se passa rien. Évelyne se dit qu’elle a exagéré l’importance des lettres anonymes et, qu’après tout, il ne s’agit peut-être que d’un mythomane qui exploite des faits divers en prétendant en être l’origine. Elle hésite entre se moquer d’elle-même, continuer à faire attention et décider de tout oublier. Cela jusqu’à ce qu’elle sorte accompagner ses enfants à l’école avant d’aller au commissariat prendre son service. Toutes sirènes hurlantes, elle voit en effet arriver en trombe, un véhicule de pompiers: sur le parking de son HLM, la camionnette de son mari ainsi que sa petite voiture d’occasion, sont en train de brûler.

Une heure plus tard, au commissariat, Évelyne ne peut faire autrement que déposer plainte. Albertine Mollet prend les choses en main: s’en prendre à un agent de la force publique est un acte grave qu’elle ne peut ignorer. Elle émit l’hypothèse que cette agression était le résultat de l’enquête d’Évelyne et, considérant qu’il y avait urgence, réunit tout son personnel. Bloch et Bergotte parlent du portrait robot de l’adolescent introuvable. Albertine exige de le voir. Évelyne ne peut faire autrement que de le lui remettre. «Il n’est pas question de le publier, dit Albertine Mollet, nous n’avons pas d’éléments suffisant pour faire officiellement rechercher ce jeune homme… mais je pense qu’à nous tous il ne sera pas trop difficile de le retrouver… Est-ce que par hasard un d’entre vous le connaîtrait?» Le portrait robot circule parmi le groupe des agents et des inspecteurs du commissariat. «Je peux demander aussi, discrètement, et comme un service, l’aide de la gendarmerie et des commissariats proches, ajoute-t-elle, mais… je préfèrerais m’en passer. Plus de personnes seront au courant et plus nous risquons d’avoir des fuites!» «Je crois que ça sera pas nécessaire, dit le brigadier Santeuil…» Toutes les têtes se tournent vers lui; sourire au bord des lèvres, il ménage son effet… «Que voulez-vous dire, demande Albertine Mollet?» «J’ai déjà vu cette tête quelque part!…» N’appréciant qu’à moitié le suspens que veut ménager son subordonné, la commissaire s’énerve: «Arrêtez de jouer au chat et à la souris. Si vous savez quelque chose, dites-le, et vite…» «Il y avait sa photo sur la cheminée derrière le bureau du Docteur Cottard.» «Vous êtes sûr?» «Pas totalement, mais presque, je suis assez physionomiste et je n’avais rien d’autre à faire qu’à regarder les quatre photos qui étaient sur cette cheminée.» «Je n’ai aucune raison d’aller perquisitionner chez lui, il faut trouver une autre raison pour aller discrètement vérifier…» «Il nous a dit de ne pas hésiter à aller le voir, fait remarquer Santeuil, la plainte de Balpe…» «Ouais… marmonna Albertine… la plainte de Balpe, c’est un peu tiré par les cheveux mais… elle hésite un peu, réfléchit… Ok, je l’appelle, je dis que Balpe s’est encore plaint et lui demande de vous recevoir. Allez-y avec Évelyne!»

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