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Écrits de Marc Hodges
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12 février 2013

Analyse de données

la_toile_2013_petit

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La dépêche étant hypertextualisée, il suffit de sélectionner n’importe quel terme pour obtenir les informations qui s’y rattachent. Frédéric sélectionne d’abord “Ouranos”. Un texte s’affiche aussitôt en abîme:


“Ouranos, nom d’une secte contemporaine créée vers 2002 par le grec Argès Stéropès. Elle prétend se référer au mythe grec des origines: la séparation de la terre-mère et du ciel à la suite d’un combat mortel. Pour ses adeptes le combat est fécond. Sans lui il ne peut y avoir de vie. Pour cette raison ils célèbrent des fêtes orgiaques durant lesquelles ils organisent des combats d’animaux, généralement des chiens. On estime à plusieurs dizaines de milliers le nombre de ses membres dans le monde.”

Comme chacun des termes qui compose cette définition est lui-même hypertextualisé, il suffit que Frédéric sélectionne un autre pour obtenir, à l’infini, des informations. Par exemple, à nouveau “Ouranos”:

“Au commencement de toutes choses la Terre-Mère surgit du Chaos, et mit au monde son fils Ouranos tandis qu’elle dormait. Du haut des montagnes, il…” (Robert Graves. Les mythes grecs. Ed. Fayard. Paris 1967)

Mais, pour l’instant, les mythes grecs ne semblent pas indispensables à son enquête, il sélectionne “Phrixos”. Une autre fenêtre s’ouvre:

“Le mythe d’Athamas et Phrixos raconte le sacrifice, pendant des fêtes, du roi pour faire venir la pluie. Ce mythe est celui auquel se réfère une secte, apparue en 2004. La pluie est, pour ses adeptes, le symbole de la fécondité. Pour que la race humaine se prolonge, ils prétendent devoir sacrifier tous les rois. Ce qui, pour eux, signifie tous les dirigeants de quelque organisation que ce soit. Cette secte a quelques adeptes en Lombardie (Italie, Europe).”

La sélection d’Ino affiche le texte suivant:

“Secte fondée vers 2007. La première de ses manifestations semble s’être produite cette année-là dans le sud de la France (Antibes, 21/03/2007). Ses rites sont à base d’orgies ithyphalliques, les adeptes adorent le sexe masculin au travers de son érection chez les jeunes hommes. C’est en eux qu’ils voient la pureté de l’espèce, vigoureuse, productrice, et non encore dévoyée par les turpitudes de l’existence. Ses adeptes s’emploient à tenir les jeunes gens à l’écart du monde dans l’espoir de fonder une race nouvelle. Cette secte ne semble avoir que quelques dizaines d’adeptes.”

Chaque secte citée a ainsi son explication. Bien qu’à Interpol, Frédéric soit considéré comme un des spécialistes de cette question chaque secte est, pour lui, incompréhensible… Le vingt et unième siècle semble être devenu fou. Les sectes pullulent. Chacun peut trouver celle qui convient le mieux à ses fantasmes. Frédéric le sait. Ce n’est pas la première fois qu’Interpol s’occupe d’elles. Ce n’est pas la première fois qu’il lit des rapports sur leurs luttes. Pour l’instant, ce qu’il ne comprend pas, c’est le lien avec Sarpedon. Les notices de son écran indiquent bien que cinq des six morts identifiés appartiendraient à ce groupe mais rien ne lui dit comment ils pouvaient se trouver là puisque rien n’a été relevé à l’encontre de Sarpedon. Et pourtant, les notices sont formelles: les victimes ont été identifiées grâce aux papiers qu’elles avaient sur elles. Apparemment Patricia Tsalmuna arborait les symboles d’Ouranos, David Peirse et Jean Benoît ceux de Phrixos, Ivan Maximoff ceux d’Ino, Claude Braffort et Antoine Depelsemeure ceux de Hellé. Or, d’après la police de Montréal, les cinq premiers devraient être membres de Sarpedon, groupe de sectes dont le paysage-de-données montre qu’il lutte activement contre Ouranos. Quant à Depelsemeure, il est apparemment inconnu des fichiers concernant les sectes. Le seul Depelsemeure connu serait un dentiste bruxellois. Par acquit de conscience, Frédéric demande une vérification.

Dans l’espoir d’y trouver une piste, il consulte Photos-Choc. Ses photos correspondent à ce qu’il craignait: des combats de rues pris à partir de fenêtres par des amateurs qui ont profité de l’occasion pour gagner un peu d’argent. Foules armées de battes de base-ball, attaques de chiens, de gourdins, de manches de pioches, mêlées confuses… Aucun cliché n’est pris d’assez près pour que des combattants soient identifiables. Rien d’utilisable. Si encore il avait les négatifs ! Les données transmises par le réseau sont de trop basse définition pour que des zooms donnent des résultats. Il lui faudrait des photos des victimes pour faire des identifications comparatives… Mais il n’a rien de tel. Après avoir accompli les formalités administratives nécessaires, Frédéric se branche sur le terminal du service de médecine légale de Turin.

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