Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Écrits de Marc Hodges
Écrits de Marc Hodges
Visiteurs
Depuis la création 98 752
Archives
19 novembre 2012

Chantage

Stanislas n’a pas été très explicite sur les services qui, pendant quelques années, lui ont été demandés en échange de leur silence, il a fallu que j’insiste pour qu’il accepte de lâcher quelques informations: «Ils ont commencé à me parler de ma famille, du déshonneur de mon grand père colonel et «héros de l’Union soviétique» puis, ils m’ont fait comprendre qu’ils avaient construit des preuves montrant que j’avais trafiqué un peu de tout: devises, héroïne, documents confidentiels que j’aurais soi-disant ramené en Ouzbékistan… Les éléments qu’ils en avaient pouvaient se retrouver entre les mains des services anglais, français, américains concernés, m’interdisant à jamais d’y revenir. Plus tard ils m’ont laissé entendre qu’ils savaient beaucoup de choses compromettantes sur ma mère, qu’ils pouvaient atteindre mon père et lui faire avoir de gros ennuis… Zita, elle-même, n’était pas inconnue de leurs services et que, malencontreusement, la securitate roumaine pouvait avoir à prendre connaissance de certains de ses propos ou de quelques unes de ses correspondances… J’étais coincé de partout, pris comme un mouche dans une toile d’araignée… Impossible de m’en dépêtrer: si je parlais à qui que ce soit de ma famille, il risquait de devenir la cible de toutes leurs attaques ; si je refusais de coopérer, ils tenaient Zita et ma famille ouzbek et ce serait pareil si je me livrais à une police européenne quelconque… Je me doutais trop de leur pouvoir de nuisance… Quoi que je fasse, de quelque côté que je me tourne, les conséquences de mes actes seraient désastreux… Je ne pouvais que leur obéir.

Je n’ai pas découvert immédiatement que les divers trafics qu’ils m’avaient fait faire sans que je m’en rende compte ne les intéressaient pas vraiment, qu’ils n’étaient utiles que pour cumuler les moyens de pression. Ils n’avaient pas besoin de moi pour ce genre de « missions »… Pour cela il y avait assez de crapules ordinaires. Mon utilité était ailleurs… je ne l’ai pas compris tout de suite… Lorsque j’ai été arrêté en avril 1981, succédant au réseau ARPANET, internet venait de démarrer aux US: pour les scientifiques il était évident que l’avenir reposerait sur les réseaux… Ce qui les intéressait, c’était mon profil d’informaticien, les relations que je pouvais avoir avec les chercheurs occidentaux, ma fonction dans une grande société d’informatique européenne… Bien sûr, ils ne pouvaient pas prévoir que je serais viré à mon retour… Quand ils l’ont su, ils m’ont fait comprendre que je n’avais pas le choix, qu’il fallait que je continue à travailler dans l’informatique, ils étaient même prêts à considérer comme compossible que je crée ma propre entreprise. À l’époque ce n’était pas très difficile, l’informatique explosait, n’importe qui sachant aligner trois lignes de codes trouvait du boulot ou du fric pour créer sa société, surtout si elle travaillait dans les services… De plus, en ce qui me concernait, à Supélec, je m’étais déjà spécialisé dans les réseaux et ça, c’était top… »

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité