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Écrits de Marc Hodges
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1 septembre 2012

Où apparaît Marc Hodges

Commencer un roman est chose relativement facile, il a suffi à Marc Hodges de consulter le fichier des personnes disparues pour y trouver sa première page. Plus difficile est de le poursuivre car l’écriture, même si elle est totalement imaginaire et ne repose sur rien de réel, dans la mesure où elle vise une certaine ampleur, implique une construction: il faut des lieux, des personnages, des actions… il faut entre les lieux et les personnages une logique qui —même si elle s’éloigne totalement de l’histoire, de l’actualité ou de la vie réelle — impose ses contraintes propres. Donner l’impression du réel exige une artificialité absolue. L’apparence de cohérence passe par là…

Marc Hodges avait pris ainsi l’habitude de se créer des obligations, pas vraiment des contraintes, plutôt des décisions qui ne relevaient pas vraiment de sa responsabilité. C’est ainsi parce qu’il travaillait sur La Disparition du Général Proust, récit dans lequel sa règle était que tous les personnages venaient de La recherche du temps perdu, qu’il avait décidé de tirer au sort l’un d’entre eux pour sa nouvelle histoire policière. Le sort lui attribua Albertine. Il chercha alors sur Internet —avec un quelconque moteur de recherche— «albertine généalogie» et parmi les 32100 sites proposés, en choisit un au hasard: il tomba sur une certaine Albertine Mollet qui s’était mariée à Seclin en 1711 à un certain Ferdinand Fourrure. Ce qui lui convenait très bien. Il avait trouvé le nom de sa commissaire. Il ignorait alors que c’était effectivement celui de la commissaire de Fontainebleau mais le hasard, qui fait se rencontrer ou non un fer à repasser tombant d’une fenêtre et un crâne, est un phénomène insaisissable à l’esprit humain.

De même —mais de cela il n’avait pas conscience— si le cadavre de la vieille dame l’avait intéressé au point qu’il se mette à écrire un livre sur elle, c’est parce que la grotte où il avait été découvert, était proche de l’hippodrome or, l’année d’avant, à la même date, il avait achevé un de ses récits intitulé Lucienne (autre personnage de La disparition du Général Proust) qui lui avait, en partie, été inspiré par ce lieu. Les événements s’enroulent ainsi les uns dans les autres et les esprits qui se croient les plus libres n’ont souvent pas conscience d’être pris dans la spire d’une tornade. Malgré une expérience certains de l’écriture, Marc Hodges ne se doute pas encore dans quoi il vient d’être pris.

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