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Écrits de Marc Hodges
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26 juin 2012

La guerre du Vietnam

—   Continuez dit Peter car si je comprends bien maintenant ce qui me relie à Maurice Roman et Ronald Cline, je ne vois toujours pas pourquoi vous intervenez dans cette histoire familiale. — J’y viens, dit le colonel. Il regarde le plafond quelques secondes, laisse passer un groupe de touristes allemands à la voix forte qui se dirigent vers le bar. — Voilà, dit-il, il arrive souvent que des histoires qui paraissent sans importance rencontrent l’histoire avec un grand H qui, dans son tsunami, emporte tout sur son passage. Je suis né en 1948 dans ce qu’on appelait alors l’Indochine… Je suppose que vous connaissez l’histoire de notre région ? —Un peu, acquiesce Peter Peterson. Bien que plus jeune que vous, j’ai retenu quelques bribes de ce qui m’a été enseigné au lycée: la guerre d’Indochine qui aboutit en je ne sais plus quelle année… — 1954, dit son interlocuteur… — Donc 1954, cette guerre aboutit à la création de deux états: le Vietnam du Nord soutenu par la Chine et le Vietnam du Sud soutenu par l’Amérique. — C’est ça, dit le colonel, un équilbre instable qui ne pouvait être que provisoire mais durera à peu près dix ans. — Dans lequel de ces deux pays êtes-vous né ? — Au Sud, dans une petite ville que vous appeliez Cap Saint-Jacques et que nous appelons Vung Tau. Savez vous que votre Président Paul Doumer y avait fait construire la villa blanche, un beau manoir où il aimait résider de temps en temps ? — Bien sûr que non, répond Peter, j’ignorais même le nom de votre ville de naissance… — Passons, ce n’est en effet pas important. Je suis donc né au Sud Vietnam. J’avais huit ans quand les accords de Genève furent rompus par le refus de mettre en place les élections générales prévues… — Amérique contre Chine ? — C’est, ça dit le colonel, la guerre froide se déplaçait à l’est. Vous savez que ce fut alors le début d’une longue période de troubles et que ce que vous applez le Viet Cong est créé en 1961. Il est difficile, quand l’incendie fait rage, de rester tranquille sans bouger de sa place. J’avais treize ans, ma famille avait choisi son camp, mon père est emprisonné dès 1962. A quinze ans, je décide de m’engager dans le combat. Mon jeune âge me facilite la tâche et je peux, par l’intermédiaire du parti communiste clandestin, apporter des informations utiles sur divers mouvements militaires et, parfois, jouer le rôle de courrier entre divers responsables. — Vous étiez bien jeune, dit Peter. — Pas vraimment, j’étais loin d’être le seul, l’enfance et l’adolescence restent rarement innocents en temps de guerre. Bref, j’ai commencé à m’engager dans le conflit. J’ai survécu. C’est pourquoi vous me voyez au poste que j’occupe aujourd’hui. — Votre vie serait passionnante à raconter. Le colonel éclate de rire : —Des milliers d’hommes ont fait la même chose et c’était d’une banalité absolue. Ce qui importe n’est que rarement le récit lui-même mais bien plutôt la façon de raconter… Je n’ai pas de talents d’écrivain. Il s’interrompt : — Quoi qu’il en soit, vous voyez maintenant le cadre général… — Pas vraiment avoue Peter peterson. — C’est vrai, il faut maintenant que je vous dise comment tout cela se relie et pourquoi je me suis adressé à vous.

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