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Écrits de Marc Hodges
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22 avril 2012

Un début de réponse

Irina verse l’eau bouillante dans sa théière, laisse infuser… Elle se tasse dans l’unique fauteuil au velours râpé de la chambre. Seul le haut de son visage dépasse de la boule rouge de la couette.

Il y a certainement un deuxième niveau à cette affaire. Irina en est de plus en plus persuadée. C’est celui-là qui intéresse le sociologue Carver. Irina regarde fumer le bol de thé qu’elle vient de se servir: si l’association Sarpedon est derrière ce meurtre, alors Sanlucar, Jonak et Peirse — qui, même s’il semble qu’ils se prostituaient parfois, n’avaient rien de petits truands — devraient avoir un lien avec elle… Ce lien devrait laisser des traces… Pour l’instant, le reste n’a pas beaucoup d’importance. Elle boit une gorgée de thé brûlant, apprécie la chaleur aromatique qui envahit sa poitrine, ferme les yeux. La première chose à faire est de chercher cette trace. Irina finit son bol de thé. Le mieux est d’utiliser la technique du “cheval de Troie”.

Le serveur Sarpedon a une boîte à lettres électronique, espace public où n’importe qui peut envoyer un message. Elle va leur adresser un message anodin de demande de renseignements qu’elle fera partir d’une université quelconque pour ne pas être repérée s’il y avait un problème. Puis elle mettra à profit les spécificités des transmissions électroniques. La circulation dans le réseau est particulière. Pour utiliser au mieux les capacités de transmission, chaque message, quel qu’il soit, est découpé en tout petits paquets portant chacun une part du message, l’adresse de destination, son numéro d’ordre plus quelques informations techniques. Chacun de ces paquets, envoyé individuellement, peut suivre des routes différentes. L’ensemble se reconstitue sur l’ordinateur de destination. Rien de plus facile, lorsque l’on maîtrise les techniques nécessaires, que de glisser un intrus dans ce train de paquets. À l’arrivée, dissimulé dans les fragments licites du message, l’intrus passe inaperçu. Une fois dans la place, pourvu qu’il porte un petit programme intelligent, il peut se glisser dans les interstices des systèmes, passer par les “portes de derrière” s’il y a des pare-feu, explorer les fichiers; au besoin modifier quelques données.

Irina se sert un autre bol de thé. Puisqu’après tout elle n’a rien de mieux à faire, elle va programmer quelques petits espions qui iront voir, sur le serveur Sarpedon, ou sur ceux qui y sont reliés, s’il existe quoi que ce soit concernant Jonak, Sanlucar, Peirse et Kharamidov. S’il y a un lien, même unique, même ancien, elle le trouvera. Sinon, il faudra bien en conclure que seul l’interrogatoire physique de David Peirse pourrait donner une réponse aux questions posées. Dans ce cas, toutes leurs recherches sur le réseau seraient inutiles… Seule la police du pays où Peirse est caché, pourrait faire progresser l’enquête.

Avant de se mettre au travail Irina dicte un compte-rendu de ses réflexions destiné à Blaise, Jeff et Joseph. Elle serait heureuse d’avoir leur réaction, savoir s’ils sont parvenus aux mêmes conclusions qu’elle.

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