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Écrits de Marc Hodges
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16 avril 2012

Zita

Paris une fois encore… Je fatigue ma vie à vouloir la gagner par ces allers-retours incessants. Paris m’est une coaction, le centre d’un réseau de communications qui me facilite les déplacements, sans plus. Mais je n’ai pas vraiment d’autre choix…

Vous insistez pour que je vous parle des amours de Stanislas… Pourquoi pas… Je ne garantis pas l’authenticité de mes paroles mais je veux bien essayer de vous transmettre ce qu’il m’en a raconté… Stanislas avait une faconde lyrique toute orientale… Je m’efforcerai d’en préserver le ton… Dans son récit, parlant de Zita, il s’est enflammé … il voulait à tout prix me convaincre de ses charmes incomparables… Le ton de sa voix a changé, devenant presque affecté, ses yeux ont lui d'exaltation, son ardeur est devenue telle que je me suis demandé s’il n’essayait pas ainsi de se défendre d’avoir été sa dupe.

«Zita m’a fait découvrir l’amour, tu sais… le véritable amour… Je peux même dire que c’est avec elle que je l’ai fait pour la première fois… Tu sais bien que j’avais connu d’autres filles, que j’avais de ci de là couché avec l’une ou l’autre, ce n’était pourtant que de la baise, quelque chose comme une gymnastique purgative, utile, agréable, mais quelque peu répétitive malgré le changement des corps et, au fond, sans beaucoup d’emportement… Des amours collégiennes ou chacun se découvrait dans l’autre plus qu’il ne le découvrait… Avec Zita ce fut tout différent: elle se donnait toute, se permettait tout, n’avait ni pudeur ni retenue ni gêne, son corps était un instrument dont elle jouait en virtuose et qui m’emportait vers des sommets de désirs et de délices. Chacune de nos nuits était un éblouissement des sens; ses caresses attestaient les capacités de plaisir de chaque centimètre de mon corps, se donnant elle me prenait; me prenant elle s’abandonnait, faisait de moi une corde de son violon, me faisait vibrer totalement jusqu’au plus profond de moi-même… ses longs doigts fins délicats dévoilaient mon corps à lui-même faisant d’elle une voluptueuse surface sensible; sa bouche parcourait lentement ma peau révélant sous l’humidité délicate de sa langue les immenses réserves de sensualité qui y étaient en attente… Dans mes périodes les plus noires, il m’est arrivé de prendre de la drogue, mais l’éblouissement momentané, l’exacerbation explosive des sens qu’elle provoque n’est rien à côté de cette lente montée de jouissance dans laquelle m’entraînait Zita jusqu’à l’effacement absolu de la raison par abdication de l’esprit devant la puissance souveraine du corps. Elle avait dans l’amour une innocence parfaite… Pas de ces fonds de vague culpabilité qui contenaient toujours mes partenaires précédentes: tout lui était possible… Du moment qu’elle obtenait et donnait du plaisir, elle ne s’interdisait aucun geste, aucune attitude, aucune caresse, aucune étreinte, aucune fantaisie… Elle osait tout, allait au bout de son imagination et, si, comme moi, elle n’avait lu ni le Kama Soutra ni le Qabous Nameh, elle montrait une luxuriance incomparable. Faire l’amour avec elle était chaque fois plus qu’une aventure, une initiation. »

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