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Écrits de Marc Hodges
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2 avril 2012

ma situation était insupportable

I - 54 la nuit

la nuit est tombée depuis un moment la nuit j'entendis dans le château un bruit inusité la nuit ne sera pas trop longue la nuit presque entière s'écoula ainsi la nuit règne sur la chambre la nuit reste silencieuse la nuit revint la nuit s'avançait la nuit s’est affalée la nuit s’est installée la nuit s’est transformée en glacière là où Germaine était étalée là où les pas se mélangent dans une boue anonyme là où ma famille a élu domicile là où on fait le ponçage de finition là où on l’a retrouvé la part de Germaine la pauvre Germaine la petite culotte était déjà par terre la petite roule sur le côté la peur nous l'ont faite la pharmacie la pharmacie la plus proche fait justement l’angle avec une pâtisserie sécessionniste dont l’étalage n’est encombré d’aucune représentation religieuse la pharmacienne la pharmacienne la pharmacienne est seule pour tout ce petit monde la photo la pièce est meublée d’une demi douzaine de canapés aux pieds galbés la pièce est plongée dans l’obscurité la pièce est sombre la pièce tourne sur elle même la pièce vibre sous mes mains la pluie redouble la plupart la plupart des collègues accuse le handicap minimum d’un auriculaire la plus simple expression du bonheur la poignée tourne la pointe vient frapper l’os sous son nez la poitrine la porte la porte d’entrée est ouverte et la lumière du couloir allumée la porte de verre est ouverte au dessus des marches la porte du frigo qui couine en se refermant la porte n’est pas fermée à clé la porte pivote lentement la porte s’ouvre et ils investissent l’entrée la porte s’ouvre et une silhouette énorme apparaît la porte se referme sur ce malheureux spectacle la pose dans le cendrier et me lève sans regarder Germaine la pourriture la poussière recouvrant les machines ne fait qu’accroître cette impression la première la première année de notre séjour à Saint-Aignan-le-Jaillard avait atteint son terme la première de la journée la première de la soirée la première image que je vois lorsque j’ouvre les yeux la première opération consiste à acheter le journal la première voix lève son verre la propulsent vers la porte la racontait à sa manière ma situation était insupportable la radio aussi la raison même la ramenait à eux avec une anxiété où l'on démêlait une espèce de remords la rancœur vient de s’effacer d’un seul coup la remettre la rendre heureuse la réponse de Germaine fut impétueuse la réponse de mon père ne se fit pas attendre la réponse est la même la réponse est non la repousse la repousse alors qu’elle tente de s’attacher à mon cou la réputation de Germaine est loin d'être intacte la résolution de les rompre la rivière qui baignait le pied de ses murailles la robe de Germaine semble empreinte d’une vie propre la route était sèche la rue est animée la rue est déserte la rue est en pleine révolution la Saint-Aignan-le-Jaillardce et le boulot la Saint-Aignan-le-Jaillardce va sans doute se ressentir de ce regain d’attentions la salle de bains la salle est vide la scène devint violente la sécu veut pas payer la sensation de l'immensité la séparation de Germaine et du comte Charlus produisit dans le public un effet qu'il n'était pas difficile de prévoir la serrer dans mes bras la seule différence tient à cet air horrifié qu’elle continue d’afficher la seule fois où j’ai eu une prime la seule oasis au milieu de la tempête la seule originalité que je me permette reste la musique la silhouette de Charles-Emmanuel n’a pas disparu la silhouette lunaire a déjà pris de l’avance la silhouette s’y engage sur quelques mètres avant de faire un bond sur le côté la situation est en passe de devenir critique la société cependant m'observait avec surprise la société est trop puissante la société m'importune la solitude du visionnaire la solitude m'accable la solution est occultée par les questions la solution qu’il me reste ne m’enchante pas la sortir la source des longs entretiens était tarie la sueur la sueur coule rapidement entre mes omoplates tandis que les tremblements reviennent la sueur perlant à mon front la suite a été rapide la suite du repas se passe en silence la suite m’importe assez peu mais étant curieux par nature la télé marchait quand je suis parti la tenant aussi éloignée que possible alors que pour la première fois de sa vie elle cherche à me témoigner ouvertement de l’affection la terre continue de tourner la terre que j'habitais avec Germaine était située à peu de distance de Varsovie

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