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Écrits de Marc Hodges
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1 avril 2012

Qui est Stanislas ?

Stanislas ne faisait pas de l’informatique par hasard: «Les mots créent le monde» aimait-il à dire «mais ils sont plutôt illogiques; les nombres permettent de les organiser» ; il aimait citer Francis Bacon: «La vertu des chiffres est triple: les lire et les écrire ne demande pas beaucoup de travail; il est impossible de les déchiffrer; et, dans certains cas, ils sont au-delà de tout soupçon». Sorti major de Supélec à l’époque où s’inventait le réseau mondial, il avait, bien avant d’autres, saisi que se définissait là un monde nouveau: son idée était de mettre en synergie les compétences sans s’occuper ni de temps ni de lieu.

Regagnant ce soir mon hôtel à Nice je pensais sans raison évidente à Philippe Mohrenwitz, son associé de la première année, et à ce que, après leur rupture, il avait essayé de me faire découvrir sur Stanislas: «C’est un individu génial mais sa complexité est extraordinaire, tout ce qui est simple est pour lui compliqué et tout ce qui est complexe lui semble élémentaire. Il ne vit que dans la révolution et le fracas: s’il te paraît transparent c’est que ton admiration pour lui te rend aveugle… Je n’ai pas avec lui les mêmes relations anciennes… Je le connais bien, nous avons fait Supélec ensemble, nous sommes devenus amis. Nous nous sommes passionnés tous les deux pour l’informatique, avons créé programmes et virus, monté des canulars stupides, parcouru les réseaux naissants, simulé des réseaux neuronaux, fait des expériences logiques de toutes sortes… Bref nous avons passé ensemble un certain nombre de nuits blanches… Et pourtant je ne le connaissais pas! S’il semble français comme toi et moi, il est d’ailleurs, d’une nation qui n’existe pas, une territoire théorique où il a établi ses propres règles, où personne n’a le droit de pénétrer. Je suis certain maintenant qu’il utilisait en partie notre société pour des buts qui n’étaient qu’à lui et dont, jamais, il n’accepta de parler. Je l’ai quitté pour ça, préférant, en lui cédant mes parts à un prix dérisoire, perdre de l’argent plutôt que de vivre avec ce permanent sentiment de méfiance qui commençait à me perturber.»

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