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Écrits de Marc Hodges
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11 mars 2012

Mutakalf

X-Sender: jbalpe@mail.away.fr
Date: Thu, 3 May 2001 18:59:29 +0200
To: Balpe Jean-Pierre <jbalpe@away.fr>
From: Jean-Pierre Balpe <jbalpe@away.fr>
Subject: Mail-roman "Rien n'est sans dire", courrier N° 23

Je ne me souvenais pas avoir laissé à Stanislas ma carte de visite, et pourtant, je ne sais que penser, cette nuit m’est parvenu un mail signé de son nom, je vous le donne sans en rien changer, le voic:

«Date : Wed, 2 May 2001 01:55:21 +0400
Subject : Re : mail-roman « Rien n’est sans dire », courrier N° 21
From: Jean-Pierre BALPE <jbalpe@away.fr>
To: ANONYME <nicht@somewhere.tv>

Jean-Pierre, je m’étais juré de me faire oublier, et cependant je lis tes mails, ne te demande pas comment je les ai eu, rien de plus facile pour moi car les agents intelligents n’ont pas été inventés que pour la guerre. Je les lis, c’est tout… Et je te remercie de t’efforcer de changer tout ce qui pourrait me faire reconnaître. Quelle imagination: Zita ! Je n’aurais pas pensé à Zita, mais après tout, Zita ou une autre, peu importe; peu importent Tachkent ou Lucknow, Erigmore Castle ou Saint-Pierre-les-Tripiers… Ce qui compte n’est-ce pas, c’est de transmettre, transmettre l’essentiel, respecter l’esprit et la morale du récit et c’est bien ce que tu fais même si je trouve parfois que tu t’y perds un peu. Mais ma vie n’a pas été simple, ni mes amours et je m’y suis aussi perdu… Seul me soutient aujourd’hui le souvenir de notre amitié: notre rencontre à… Berlin… fut une vraie providence. Tu ne peux pas imaginer l’importance qu’elle a eu pour moi: ne m’oublie pas…

Stanislas»

Est-ce possible? Est-ce bien lui ou un de vous qui joue les imposteurs car rien dans ce courrier ne me permet d’avoir de certitude? Tout y est si vague et si imprécis… Je ne sais plus que faire ni que dire… Cependant je ne me laisserai pas distraire de mon but… A Samarkand donc, puisqu’il y a Samarkand, l’ancienne Macaranda ou Kala-i-kukhna — l’ancienne forteresse —, les amours de Zita et de Stanislas furent, selon ses propres mots, celles de Shirim et Leïla. Il n’était pas alors facile, dans un pays de l’est, d’avoir une vie privée, mais Stanislas ne manquait pas de complicités sur place: l’accès à la chambre d’hôtel de Zita ne fut pourtant pas toujours facile. Ils s’apercevaient parfois la journée et, la nuit, se saoulaient d’amour ; aussi je crois bien que, si Zita n’avait pas été contrainte de regagner la Roumanie, Stanislas ne serait jamais retourné en France et je crois aussi que s’il avait pu aller à Bucarest, il n’aurait pas hésité un instant à la suivre. Ils auraient pu aussi décider de rester sur place car leurs rencontres, bien que problématiques, y restaient de l’ordre du possible. Mais le dernier ménage de sa mère battait de l’aile: elle le réclamait à Paris.


A son retour, parce qu’il était parti sans prévenir en laissant en cours un contrat important, son employeur ne voulait plus de lui: Stanislas fonda sa propre entreprise qu’il baptisa du nom improbable de «Mutakallif»: il y voyait une mutualisation des qualifications; personnellement je trouvai que cela faisait oriental et donc peu technique… C’était son entreprise…

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