Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Écrits de Marc Hodges
Écrits de Marc Hodges
Visiteurs
Depuis la création 98 755
Archives
21 août 2011

Un peu de psychologie

J’avais bien envie d’abandonner ce blog. Après tout il me prend du temps, ne me rapporte pas un centime. Il est vrai que j’ai assez pour vivre. Quand même, c’est pas une raison. En plus je suis persuadé que personne ne le lit mais ça, je m’en fous un peu, je n’ai jamais été beaucoup lu : 500, 2000 lecteurs… les chiffres ne m’ont jamais donné la moindre satisfaction. J’écris pour écrire, j’écris pour vivre, pour que mon temps ne passe pas à ramasser les poubelles des autres ou à enseigner la grammaire à des petits cons qui n’en ont rien à foutre pour devenir chauffeur routier ou pour hériter de l’usine de papa. Rien à cirer de tout ça, j’écris parce que je ne peux pas faire autrement. Qui peut le comprendre ?

Au fond, c’est pour cela que je m’entendais bien un moment avec Balpe avant qu’il ne se mette à jeter mon nom en pâture sur le réseau Internet. Il est comme moi : introverti, autosuffisant, pas par orgueil ni vanité ni trop grande estime de lui-même, non simplement parce que les épreuves de la vie nous ont apprenant à ne compter que sur nous-mêmes nous ont obligé à nous blinder. Voilà, c’est tout…

Une preuve ? Balpe m’a dit un jour qu’il n’avait jamais pleuré de sa vie, ni quand le seul enfant qu’il a eu avec une femme qui l’a depuis longtemps plaqué est mort d’une méningite, ni quand sa première femme l’a plaqué, ni quand la seconde l’a plaqué, ni quand il s’est cassé une jambe, ni quand il s’est cassé un poignet. Il dit qu’il ne sait pas… qu’il ne peut même pas imaginer ce que c’est que pleurer, soulagement ou accroissement de la souffrance ? Bizarre, non ? « Je suis un peu comme toi » lui ai-je dit alors « je regarde toujours le monde et ce qui m’arrive dans ce monde comme un spectacle et, lorsque je m’y suis engagé, c’est comme un acteur à qui on confie un rôle… »

Vous commencez certainement à penser percevoir le personnage, peut-être même à le comprendre… Pourtant, il est indéniable que personne ne manifeste une psychologie aussi simple qu’elle puisse être caractérisée en quelques pages. L’homme est un animal remuant qui n’arrête jamais de surprendre ses semblables. J’en sais quelque chose… Vous aussi certainement. Suffit de regarder ses proches… alors ceux qui nous sont étrangers!…

Ainsi, je croyais connaître Balpe : je n’arrête pas de vous parler de lui comme si j’avais tout compris de sa personnalité. Je vous décrivais ses faiblesses, ses inepties, la rage avec laquelle il semblait me poursuivre. Pour tout dire je vous en faisais un portrait plutôt désagréable : celui d’un individu vide qui n’avait trouvé pour manifester son ennui d’autre distraction que de me poursuivre de sa hargne. Il est bien comme ça. C’est sûr. mais… Il n’est pas que ça, je dois le reconnaître, même si cet aveu me coûte. Car j’ai parlé de lui avec diverses personnes qui le connaissent bien et le portrait qu’ils m’en ont fait est tout différent. Tout écrivain est face à cette difficulté: créer des personnages tout d’une pièce — et qui paraissent crédibles car, loin d’être réalistes, ils réalisent des types, comme affublés d’étiquettes — ou tenter de saisir les subtilités imperceptibles, les variations constantes, les volte-face des caractères qu’ils décrivent et leurs personnages en paraissent invraisemblables parce que trop insaisissables. Je n’aime pas choisir… Écrire, pour moi, n’est pas donner une solution unique à des situations complexes — roman d’amour ou policier — mais me laisser entraîner dans la complexité des situations. On ne s’en sort pas… mais c’est ça qui fait le charme de la vie. Ou alors mieux vaut se flinguer tout de suite. A vous de choisir…

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité