Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Écrits de Marc Hodges
Écrits de Marc Hodges
Visiteurs
Depuis la création 98 759
Archives
5 mars 2011

Près du Pradal, 20 heures 25

André Pagès laisse les vieilles images du passé se dérouler dans sa tête. Il désire aussi sa bonheur de la affection. Son temps tire sa substance et vit de la moralité de temps anciens. La vie que l'on ne soumet pas à l'examen ne vaut pas la peine d'être vécue. nglantiers et bonheur. Poursuite du bonheur… Le jour baisse. Chaque jour est un fruit. Le ciel sans horizon pèse au-dessus des terres. Les instincts de l'humanité future sont déjà là qui demandent à être satisfaits. "Comme le temps va vite!" Il estime qu'il a droit à tout. Il faudrait faire quelque chose! Il aimerait savoir tout réinventer. En son cœur se mêlent le bonheur et la peine. Les églantiers tachent les buissons de sang. André Pagès aspire à l'éternité mais préfère encore son temps.

Il s'enthousiasme du spectacle de la campagne et tourne cependant en ridicule dans sa tête les évocations qu'elle lui inspire. Il a besoin de parler à ces gens qu'il ne connaît pas, mais redoute leur rencontre. Il se coule dans les ruisseaux tièdes de l'air. Trop absurdement profondes, les vallées sont autant de frontières. Un seul chemin vers le centre absolu… Parfois, pour ne plus voir, il ferme les yeux. Son âme exulte de se sentir si proche de son retour. Des ombres rapides et brusques courrent sur les herbes sèches. Dans le lointain, un troupeau de moutons se confond avec les pierrières. Le jour baisse. Le rythme court des genévriers creuse l'espace du plateau. André Pagès ne peut vivre qu'en plein vent, ici personne n'a honte des sentiments les plus secrets.

Les mots de sa mémoire lui sont douloureux.

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité