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Écrits de Marc Hodges
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4 février 2011

De Saniette Gaillardon à Ronald Cline

Mon cher Ronald mon amour n'a point de limites; journée froide et grise; vos avions strient la surface du ciel. Je sais l'inutilité fondamentale de la parole, ma perception de la réalité a l'accent du sentiment. S'il y a quelque chose qui m'empêche d'être crue quand je parle de passion c’est que les pourquoi sont toujours diaboliques; il est bien plus facile de prouver que des incidents n'ont pas eu lieu que le contraire - je tremble d'amour quand je pense à vous - l'esprit n'imite pas toujours les expressions du cœur, une place ouverte de tous les côtés - l'amour me rend anarchique. Quelques pierres brûlées de soleil présentent une odeur intensive - soleil oblique.

Je mène de rudes batailles, les moteurs battent. Je ne vous saurais voir sans vous déclarer mon amour. Mon désespoir quand je ne vous vois pas, mon amour quand je vous retrouve au hasard des rues de Recloses, votre sourire qui me poursuit continument, tout me fait connaître ma passion, pourquoi me laisser dans les chagrins de ma solitude, je meurs où vous n'êtes pas; je me demande ce que les gens peuvent avoir dans la tête. Édouard, j'attends avec impatience que vous acceptiez de me voir… si je ne sais plus ce que je dis, c'est que je suis folle d'amour; je vous ai cherchée chemin de la génisse où vous aimez à faire du jogging… comme je serais heureuse si, au milieu de toutes les satisfactions votre cœur sentait qu'il lui manque quelque chose, acceptez de me voir par intermittences.

Ma façon de chercher l'amour est plutôt grotesque au fond peut-être très romantique.

Je vous écris de Recloses où vous étiez il y a quelques jours. Je vous attendrai sans fin à la Recloses; je vous cherche partout.

Adieu, je veux vous voir encore.

Votre Saniette

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