Courir vers son destin
Les relations de Jean-Pierre Balpe et de Roberte ont été
torrides. Chacun d’eux s’est enfoncé dans le désir
comme dans un fleuve de lave brûlant tout sur son passage. Et même
si chacun d’entre
eux avait des obligations ailleurs, pendant un temps rien d’autre
n’exista.
Chacun d’entre nous — je le pense —
a connu ainsi de moments d’abandon dans un amour fou où le tumulte des
sens est si bruyant que rien d’autre n’est plus audible
enfermant les amants dans un isolement absolu. Je crois pourtant que leur
passion dépassa
ce que nous pouvons avoir tous connu, et ce même si la Roberte dont il m’attribue
la paternité
dans un de mes prétendus écrits soit aux antipodes de celle
qu’il
a réellement
connu. La fiction, même quand elle s'inspire de la réalité
est un territoire particulier avec ses lois propres. Passons…
S’ils avaient pu, s’ils n’avaient pas été
englués
dans un réseau
dense de conventions, d’obligations sociales, ils auraient vécu
à
l’écart
du monde, tout entier dévoués l’un à l’autre, occupés
seulement à
se regarder, se toucher, se caresser, faire l’amour… et tout
aurait été
différent.
Mais bon, on ne choisit ni ne contrôle ses pulsions. JPB et Roberte
devaient courir chacun vers leur destin.